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Festival de Cannes 2025 : un scénario solide pour le politique "Les Aigles de la République"
Compétition
LES AIGLES DE LA RÉPUBLIQUE
de Tarik Saleh
avec Fares Fares, Zineb Triki, Lyna Khoudri, Amr Waked, Cherien Dabis, Sherwan Haji...
Notre premier avis sur le film "Les Aigles de la République" :
Dernier volet de la trilogie de Tarik Saleh sur les arcanes du pouvoir égyptien, après "Le Caire Confidentiel" et "La Conspiration du Caire", "Les Aigles de la République" était l’un des films de la compétition les plus surveillés. Après la police dans le premier, les milieux religieux dans le second, il s’intéresse cette fois-ci à l’emprise des militaires avec le portrait d’un acteur renommé et aimé, surnommé le Pharaon du cinéma, devant renoncer progressivement à ses principes en incarnant le Président de la République dans un film sous forte influence propagandiste. Une situation déjà compliquée à gérer, qui entraîne avec lui son agent homosexuel et un ami metteur en scène, si de plus il n’entamait pas une liaison avec la femme du Ministre de La Défense, suite à un dîner.
Forcément politique et dénonciateur de certaines collusions, le scénario pourrait très bien être à nouveau récompensé par le jury, malgré quelques passages finalement assez prévisibles. Enfonçant le clou par quelques dialogues souvent plein de sous entendus (l’histoire du film dans le film se passe « avant le coup d’État… pardon le révolution populaire » comme lâche un des personnages) le film résonne forcément avec l’actualité des pays arabes, et même au-delà, la guerre de la communication engagée par les régimes autoritaires de la planète battant son plein. On appréciera de plus les aspects cinéphiles du métrage, dont l’un des personnages travaille de plus comme projectionniste dans un cinéma du Caire, et le message envoyé sur la capacité du cinéma à résister aux élans de propagande.
