NEWSFestival
Festival de Cannes 2025 : "Resurrection", leçon de mise en scène signée Bi Gan
Compétition
RESURRECTION
de Bi Gan
avec Jackson Yee, Shu Qi, Mark Chao...
Notre premier avis sur le film "Resurrection" :
Le Festival de Cannes a sans doute trouvé son Prix de la mise en scène ce jeudi soir avec le nouveau film de Bi Gan ("Un grand voyage vers la nuit"), fresque assez incroyable convoquant l’histoire du cinéma, et alignant les genres sur près de 2h40. Un film fascinant du point de vue visuel, qui s’ouvre à la manière d’un film muet pour se terminer dans un théâtre de cire, où des silhouettes de lumière regardent la fin d’un film, les lieux se désintégrant. L’histoire de ce film fantastique, certes plutôt compliqué, commence dans un théâtre-cinéma, en caméra subjective, alors qu’un des derniers hommes à pouvoir rêver (un « fantasmeur ») est repéré au fond de la salle, endormi, par la police et par une femme qui le prend en photo.
S’en suit une succession de bonds dans le temps (de parfois 10, 20, 30 ans…) des personnages, la femme poursuivant un « rêvoleur », personnage difforme dans le premier segment, qui se transforme à chaque fois, confondant rêve et réalité. Jouant avec les genres de cinéma, le film convoque le film muet avec cartons pour les dialogues et image saccadée, le film noir policier, le film contemplatif, le film de vampires, et surtout le film fantastique, tout en faisant quelques allusions à l’histoire du cinéma (« L’arroseur arrosé » revient par exemple plusieurs fois, en reconstitution improbable, comme dans des éléments de décors…). On ressort de là en ayant pas forcément toutes les clés, mais en ayant voyagé ailleurs, au sein d’un art qu’on chérit, mais qui pourrait bien s’éteindre (ou fondre, comme à l’écran).
