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Festival de Cannes 2025 : drame appuyé, "Alpha" rate son mélange des genres

Compétition
ALPHA
de Julia Ducournau
avec Mélissa Boros, Tahar Rahim, Golshifteh Farahani, Emma Mackey, Louai El Amrousy, Finnegan Oldfield, Jean-Charles Clichet, Christophe Perez...
Notre premier avis sur le film "Alpha" :
On attendait un film d’anticipation empreint de l’air du temps, post-Covid, ou une parabole sur le SIDA (une étrange maladie qui calcifie les corps, et se propage, notamment par l’usage d’aiguilles sales chez les drogués ou les tatoueurs), visant la stigmatisation des potentiels malades. On ressort de la séance avec un drame appuyé sur la perte d’un frère drogué, qui n’en finit plus de finir. Pourtant l’ensemble avait plutôt bien démarré, laissant planer un certain suspense, impliquant le retour d’un inquiétant frère amoché (Tahar Rahim, fantomatique frère de l’infirmière Golshifteh Farahani), l'ombre de violences domestiques, le harcèlement en milieu scolaire, et des services surchargés de malades potentiellement contagieux.
Si la parabole sur la perte progressive du corps (les effets spéciaux et maquillages sont bluffants) est plutôt efficace, le scénario pâtit rapidement de son vide abyssal, réduit à un simple concept et une esquisse de drame intimiste. Julia Ducournau, forcément attendue pour ce troisième long, après sa palme d’or surprise pour "Titane", assure côté mise en scène lorsqu’elle personnifie les effets de la drogue ou du manque (un échafaudage qui devient un lieu de péril, tremblant et vibrant…), avant d’aligner longueurs et parallèles simplets avec un traumatisme lointain.