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Festival de Cannes 2025 : "Dossier 137", polar engagé des plus tendus
Compétition
DOSSIER 137
de Dominik Moll
avec Léa Drucker, Yoann Blanc, Guslagie Malanda, Antonia Buresi, Kévin Debonne, Dorothée Martinet, Etienne Guillou-Kervern, Aleksandra Yermak...
Notre premier avis sur le film "Dossier 137" :
Il avait créé la surprise en 2001 avec l’étrange "Harry un ami qui nous veut du bien", et était revenu à Cannes dans la foulée en séance de minuit ("Lemming"), avant de faire un triomphe il y a trois ans à Cannes Première avec "La Nuit du 12". Voici que Dominik Moll retrouve la compétition presque 25 ans après, avec un polar froid et glaçant, "Dossier 137", centré sur les activités de l’IGPN, la police des polices, et un fait divers concernant un jeune gilet jaune, blessé à la tête par un tir de LBD. On suit donc Stéphanie, enquêtrice, divorcée, dans son travail quotidien, reconstituant les pièces d’un puzzle dans un Paris où caméras de surveillances publiques comme privées sont omniprésentes et où la défiance vis à vis de la police s’impose.
Posant les bonnes questions, grâce à la multitude de personnages secondaires (ex-mari aux stups, nouvelle compagne dans les syndicats, femme de chambre vivant dans une banlieue où les contrôles deviennent provocations…), le film dresse un constat implacable sur les lacunes de la justice et l’apparence d’impunité des forces de l’ordre. Particulièrement clinique lorsqu’il s’agit d’évoquer les procédures et la complexité administrative (la frappe simultanée de lettres, lues en voix-off), "Dossier 137" tient en haleine tout du long. Il offre aussi à Léa Drucker un nouveau grand premier rôle (après "L’Intérêt d’Adam" présenté ici jeudi soir à la Semaine de la critique), où nombre de réactions passent par le regard. Entre visage impassible et indignation masquée face aux argumentations apprises par coeur, elle offre ici un visage que l’on n’oubliera pas de si tôt.
