Festival de Cannes 2015 : vision laborieuse d'une passion sans souffle, "Margherite et Julien" irrite

Compétition
MARGUERITE ET JULIEN
de Valérie Donzelli
avec Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm, Frédéric Pierrot, Aurélia Petit, Raoul Fernandez, Catherine Mouchet, Bastien Bouillon, Sami Frey, Géraldine Chaplin...

Valérie Donzelli avait fait des merveilles avec son sensible et rageur "La guerre est déclarée" en ouvrant la Semaine de la critique 2011. Après une comédie à moitié réussie ("Main dans la main" avec Valérie Lemercier) la voici qui obtient son ticket pour la compétition avec "Marguerite et Julien", histoire d'une supposée passion intemporelle. L'histoire en réalité d'un inceste entre frère et sœur présentée à la manière d'un conte pour enfants. Un véritable naufrage, à la limite du supportable.

S'il y a dans le film deux bonnes idées, celle de montrer le manque sous forme d'un spectre du garçon, venant soulever le corps de la fille inanimé, et l'ajout d'objets anachroniques (radio, microphone, hélicoptère...), cela n'est que ponctuel, et l'on ne voit pas bien ce que le second apporte, hormis l'affirmation du côté universel de l'histoire. Sans souffle, et pire, sans aucune passion, le long métrage aligne les tentatives kitsch de variation de mise en scène, le summum étant atteint avec les faux "arrêts sur image" débutant certaines scènes, et permettant à la caméra de se balader au milieu des personnages immobiles. Un ratage sur toute la ligne, qui aurait certainement dû passer par la case Un certain regard.