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Festival de Berlin 2025 : spirale d’une difficile maternité dans "If I had legs I’d Kick You"

18 février 2025
Festival de Berlin 2025 impression 09
© Logan White - A24, Fourni par la Berlinale

Produit par la société A24, qui enchaîne décidément les films très originaux, "If I had legs I’d Kick You" est l'un des films en compétition présenté à Berlin qui a fait sensation ce lundi. Un film dont on ne ressort pas indemne.

IF I HAD LEGS I'D KICK YOU
de Mary Bronstein
avec Rose derne, A$AP Rocky, Conan O'Brien, Danielle Macdonald, Ivy Wolk...

Notre premier avis sur le film "If I had legs I’d Kick You" :

Avec Rose Byrne ("I Am Mother", la saga "Insidious") pour actrice principale dans un rôle multi-facettes, à l’image de la complexité du film lui même, "If I Had Legs I’d Kick" est un film sur la situation d’une mère livrée à elle-même, alors qu’elle doit s’occuper de sa fille malade et que le plafond d’une des pièces de la maison s’effondre, laissant apparaître un trou béant. Psychiatre de son état, celle-ci doit s’installer à l’hôtel avec sa fille appareillée et devant prochaine subir une opération, alors que son mari travaille ailleurs et que ses patients continuent à occuper son temps. En choisissant de laisser hors champs en permanence la petite fille et de ne représenter le mari que par des appels téléphoniques tendus, Mary Bronstein renforce le parti pris du film de ne jamais s’éloigner du personnage de Linda, sur lequel on ne comptera pas le nombre de très gros plans.

Jouant sur la pression imposée à cette femme, devant elle aussi suivre une psychanalyse avec un collègue du même cabinet, le film se dote d’une mise en scène où chaque bruit est amplifié, comme pour saturer l’espace mental du spectateur. La symbolique du trou, comme celle du tube, viennent renforcer la parabole sur la maternité ici synonyme d’envahissement de l’agenda comme de l’espace. Outre des personnages secondaires vécus comme étant tous agressifs, et des dialogues qui se répondent d'un personnage à l’autre à la manière d'un rêve, la mise en scène s’applique également à gommer les frontières entre réalité et fantasme, en représentant les états hallucinatoires du personnage liés à la prise d’alcool, de différents médicaments ou de drogues qui peuvent représenter des échappatoires artificiels. Mais au-delà de celle-ci, la réussite de ce film particulièrement physique et dérangeant, doit beaucoup à l’actrice principale, Rose Byrne, dont l’apparente solidité cache une toute autre réalité.

Voir la conférence de presse du film "If I had legs I’d Kick You" :

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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