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Festival de Berlin 2025 : “Kontinental’25” ou le sentiment de culpabilité à l’occidentale
Gagnant de l’ours d’or lors de l’édition virtuelle de la Berlinale en 2021 avec "Bad Luck Banging or Loony Porn", l’auteur roumain Radu Jude est revenu en compétition cette semaine avec une nouvelle satire des sociétés roumaine et hongroise plutôt bien sentie.
KONTINENTAL’25
de Radu Jude
avec Eszter Tompa, Gabriel Spahiu, Adonis Tan ța...
Notre premier avis sur le film “Kontinental’25” :
Ce n’est pas pour rien que la protagoniste du film roumain "Kontinental’25" est d’origine hongroise. Chargée par des propriétaires immobiliers de se débarrasser des squatteurs éventuels dans une ville de Transylvanie, Orsolya débarque avec gendarmes et serrurier à la porte de la chaufferie dans laquelle squatte un SDF qui vit de la récupération de déchets plastiques et autres cannettes métalliques, et du peu d’argent qu’il se fait en faisant la manche. Le début du film est d’ailleurs axé sur la survie de ce personnage, invisible aux yeux de la société, que ce soit dans un parc aux dinosaures animés ou aux terrasses de café où il demande aux gens s’ils ont un boulot pour lui. Mais après le suicide de ce denier, tout va changer : l’affaire devient publique et le sentiment de culpabilité va tout envahir.
À la manière d’une chaîne d’information continue, qui ne résout rien et ne fait qu’augmenter l’anxiété, le personnage va faire le tour de ses connaissances pour raconter N fois la même histoire : à son responsable, à une amie, à sa mère, à un ancien élève, à son prêtre… Chaque échange, teinté d’un humour assez noir, est l’occasion de creuser certains sujets, de la charité à la montée du fascisme, en passant par le fonctionnement des ONG, les guéguerres entre police et gendarmerie, l'annexion de la Transylvanie, ou encore les inégalités de revenus. Une fois encore Radu Jude signe un film politique teinté de cynisme, qui appuie là où ça fait mal. Un sérieux candidat à l'un des plus hauts prix samedi soir.
