Festival de Berlin 2022 : Elizabeth Banks confrontée à l’avortement clandestin dans l’efficace "Call Jane"

Compétition
CALL JANE
de Phyllis Nagy
avec Elizabeth Banks, Sigourney Weaver, Kate Mara...

Notre première impression sur le film :

Il est amusant de constater la sélection en compétition berlinoise de "Call Jane", quelques mois après la victoire à Venise de "L’événement", film français revenant sur les conditions d’avortement pour les femmes dans les années 60. Car en effet le film de Phyllis Nagy, co-scénariste de "Carol" de Todd Haynes, traite du même sujet aux États-Unis, à la même époque. Elizabeth Banks y tient le premier rôle, celui d’une femme dont la future naissance de son deuxième enfant, met sans aucun doute sa vie en jeu. Ayant compris que son existence n’a pas beaucoup de valeur par rapport à celle du futur bébé aux yeux du board de l’hôpital, qui lui refuse un avortement thérapeutique, elle va épuiser tous les moyens qui lui sont offerts avant d’en arriver à subir un avortement clandestin.

Au travers de ce portrait, baigné dans une reconstitution honnête de l’époque, c’est autant la position sociale de la femme et son droit de décision, que les inégalités flagrante face au droit à l’avortement, qui intéresse la réalisatrice. En nous plongeant avec son personnage dans les arcanes d’un groupe féministe bien décider à aider au mieux celles qui en ont besoin (emmené par une Sigourney Weaver décidément en pleine forme), son scénario nous mène vers des questions plus politiques qu’intimes. Aucun risque du coup de trouver ici des scènes choc comme dans "L’événement" ou "The Tribe", tout restera très policé, histoire de ne pas trop brusquer des spectateurs américains très sensibles sur le sujet. L’intention est néanmoins bonne.