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Festival de Berlin 2015 : « Nadie quiere la noche », aventure sans souffle avec Juliette Binoche

6 février 2015

Le 65e Festival de Berlin s'est ouvert hier soir en présence de Juliette Binoche et Gabriel Byrne, sous une fine pellicule de neige.

Compétition
NADIE QUIERE LA NOCHE
(Nobody Wants the Night)
de Isabel Coixet
avec Juliette Binoche, Rinko Kikuchi, Gabriel Byrne, Orto Ignatiussen, Alberto Jo Lee, Clarence Savech, Ben Temple, Matthew Salinger, Reed Brody, Ciro Miró...

La réalisatrice espagnole de "Ma vie sans moi" et de "Carte des sons de Tokyo" revient à Berlin deux ans après avoir présenté au panorama "Ayer no termina nunca", un austère film sur les conséquences de la crise et les rapports homme-femme. Elle fait cette année l'ouverture de la Berlinale, en compétition avec "Nadie quiere la noche", portrait d'une femme d'aventurier (Joséphine), partie rejoindre son mari dans les étendues enneigées alors qu'il s'apprête à rejoindre le pôle Nord.

Si le film manque cruellement de caractère épique, c'est que Coixet prend le parti de s'intéresser avant tout à cette femme à l'idéal élevé et aux principes arrêtés (elle demande aux femmes inuits de se couvrir, choquée par leur nudité...) exaltée par une aventure dont elle méprise les dangers. Filmant souvent plus en de fébriles gros plans qu'en plan large, son grand nord s'enlise peu à peu dans cette nuit éternelle de l'hiver, réduisant l'intrigue à un huis clos réunissant Joséphine et Alaka, une jeune inuit enceinte.

Évitant de montrer l'accouchement, par une belle parabole d'éclosion à partir d'un igloo enseveli sous la neige, le scénario n'évite pas la lourdeur dans la confrontation entre les deux femmes, forçant un dialogue à la Greystoke plutôt que de privilégier les silences et explicitant à outrance par des phrases simplistes, ce qui ne le nécessitait pas (la fourrure qui devient combustible ou nourriture...). Une aventure qui manque de souffle et d'émotion, avec heureusement une prestation honnête de Juliette Binoche.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur