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Festival de Berlin 2014 : La voie de l'ennemi, trip américain de Rachid Bouchareb aux trop bonnes intentions

9 février 2014

Compétition
LA VOIE DE L'ENNEMI
(Two men in town)

de Rachid Bouchareb
avec Forest Whitaker, Harvey Keitel, Brenda Blethyn, Luis Guzmán, Dolores Heredia...

Fraîchement arrivée comme officier de probation, Emily Smith (Brenda Blethyn) va suivre quelques prisonniers libérés sur parole, dont William Garnett (Forest Whitaker), récemment sorti de prison. Remake lointain de "Deux hommes dans la ville" (1973, avec Jean Gabin, Alain Delon et Michel Bouquet, entre autres...), « La voie de l'ennemi » n'en garde que le trio central et transpose l'action à la frontière mexicaine, pour mieux aborder la difficile question de l'immigration, forcément voisine de celle de la réinsertion.

Rachid Bouchareb n'est jamais meilleur que quand il montre les dures conditions de travail des immigrés (ici un impressionnant et gigantesque élevage de bovins plongé dans la poussière...), leur capture par des milices tolérées alors qu'intolérables, la contradiction entre leur exploitation sans vergogne par les locaux et la volonté farouche d'en stopper le flux. Cette question, il l'aborde au travers du portrait d'un Sheriff prêt à composer avec certains principes (Harvey Keitel, sévère et obnubilé par la douleur persistante de la perte de son adjoint) et de celui, bouleversant d'une employée de banque vulnérable (Dolores Heredia), heureuse de la petite vie tranquille et légale qu'elle a pu se façonner.

La faiblesse du film vient malheureusement d'un scénario aux bonnes intentions trop lisibles, qui vont de paire avec l'interprétation peu convaincante de la pourtant formidable Brenda Blethyn, peu crédible tant elle suinte la bonté, dans ce rôle d'officier affichant dureté et méfiance. Si elle donne tout de même le change dans ses sermons et colères envers une police locale qui interfère un peu trop dans le quotidien du libéré, elle ne fait pas le poids face à son partenaire masculin, Forest Whitaker, tout de colère rentrée, cocotte minute que l'on sent prêt à exploser à tout moment.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur