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Festival de Berlin 2012: Compétition – Le ton singulier du film portugais « Tabu », fait son petit effet

17 février 2012

Compétition
TABU
de Miguel Gomes
avec Teresa Madruga, Laura Soveral, Ana Moreira, Carloto Cotta...

Le film portugais de la compétition est signé Miguel Gomes (« Ce cher mois d'août »). Inspiré du film de Murnau portant le même titre, datant de 1937, « Tabu » se divise en deux parties. Après une introduction sous forme de conte décrivant un portugais mélancolique ayant perdu sa femme, et se jetant dans la gueule d'un crocodile, il nous balance dans le Lisbonne d'aujourd'hui, à la découverte d'une femme morte d'inquiétude pour sa voisine, âgée, qui semble progressivement perdre la raison. Intitulée « paradis perdu », cette partie cèdera la place, après décès de la vieille dame, à un récit d'aventure romantico-colonialiste, intitulé « paradis », situé dans un pays d'Afrique non défini, et mettant en scène la jeunesse de la femme en question.

Culotté, le réalisateur manie muet et variations sonores surprenantes, tout en faisant preuve d’une tendresse non dissimulée pour ses personnages. Dans l'introduction comme dans la seconde partie, la voix-off est omniprésente et vient nous conter, avec un humour décalé, les incroyables destins de ces personnages, tout droit sortis d' « Out of Africa » ou des films de la RKO, cités en références. « Tabu » est donc une œuvre formellement à part, hommage à un cinéma disparu mais enchanteur, vision nostalgique des derniers jours des colonies portugaises, qui dégage une douce magie. Et c’est justement cette magie qui pourrait bien valoir à son réalisateur, Miguel Gomes, un prix de la mise en scène.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur