Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

NEWS

Festival

Festival de Berlin 2012: Berlinale Special – Le calvaire d'une bosniaque musulmane par Angelina Jolie réalisatrice

13 février 2012

Berlinale Special
AU PAYS DU SANG ET DU MIEL
(In the land of blood and honey)
de Angelina Jolie
avec Zana Marjanovic, Goran Kostic, Vanessa Glodjo...

Angelina Jolie était présente, accompagnée de Brad Pitt, samedi dernier à Berlin pour présenter son premier film de réalisatrice. Tourné en Bosnie, le récit débute dans la Bosnie Herzégovine de l'avant-guerre, en 1992. Une femme laisse sa sœur dans leur appartement, et sort pour aller danser. Alors qu'elle semble avoir trouvé chaussure à son pied, une explosion dévaste la salle où s'amusent nombre de gens. Quatre mois plus tard, la guerre est entamée, et rafles comme exécutions commencent. Débarquant dans leur immeuble, les soldats serbes prennent une partie des femmes, séparant l'héroïne de sa sœur, et la forçant à travailler pour eux, avec d'autres, dans une garnison. Elle découvre alors que l'homme qu'elle avait rencontré au bal, n'est autre qu'un des soldats qu'elle doit servir.

Ce cruel récit du calvaire d'une bosniaque musulmane ne passe sur aucun sévice fait aux femmes, du viol d'intimidation initial, aux humiliations quotidiennes, en passant par la peur de se voir choisie pour une corvée « spéciale », voire la possibilité d'être utilisée comme bouclier humain lors d'un assaut désespéré. Si Angelina Jolie maîtrise les scènes de violence, créant ponctuellement l'effroi, son scénario trace un lien trop facile entre la femme et celui qui tente de devenir son protecteur, préférant utiliser le romantisme comme moteur d'un récit, plutôt que d'adresser directement les enjeux moraux de l'histoire.

Sans jamais réellement sortir d'un manichéisme convenu, même si elle tente de redonner un brin d'humanité à son héros serbe, « In the land of blood and honey » s'égare sur la fin en quelques scènes improbables, comme la visite nocturne au musée, de laquelle la belle rentrera tranquillement à pied... parce qu'elle « connaît le chemin ». Pour cette première réalisation, aux résonances très personnelles, on aurait en tous cas aimé un peu plus de réalisme du côté de la relation captive – bourreau.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur