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Festival de Berlin 2011: Week-end 2 - Zhang Yimou, Lubna Azabal et bien d'autres

22 février 2011

La compétition se termine avec "Un mundo misterioso", film argentin, histoire de la séparation et de désoeuvrement, centrée sur un homme dont la femme a demandé un break. Cette comédie douce-amère s'étire en longueur sur près de 2h, et même si elle n'est pas dénouée d'idées, pour faire souffrir son "Droopy" de personnage (la nouvelle voiture pourrie, venue de Roumanie, le voyage raté en Uruguay, où les amis ne répondent pas au téléphone...), l'ennui est bel est bien présent. Chacun y reconnaîtra cependant quelques moments de sa vie, lorsque la poisse s'acharne.

Le Festival de Berlin, beaucoup plus que Cannes, fait toujours la part belle aux petits films anglais, tels "Toast", présenté dans la section Berlinale Special, et qui décrit les déboires d'un jeune garçon qui aurait bien aimé que sa mère adorée, soit capable de cuisiner. Son besoin de se sentir un jour aimé par son père sera contre-carré par l'arrivée, après le décès de sa génétrice, d'une belle-mère douée pour les petits plats (Helena Bonham Carter), avec laquelle, devenu ado, il va tenter de rivaliser. Ce film, un rien rétro, est une petite douceur à savourer en écoutant, comme le héros, des tubes des crooneurs français...

Très attendu du coté du Panorama, "Here" réunit deux interprètes pour un couple étonnant: Lubna Azabal et Ben Foster (venu à Berlin en 2009 pour "The messenger"). Sur les routes d'Arménie, ils se croisent, s'accompagnent, se séparent, en douceur, dans le refus commun de leur vie d'avant. Mais changer de vie n'est pas chose facile et le film paraît comme une parenthèse champêtre et humaine, véritable carte postale d'un pays magnifique, en pleine décrépitude.

Toujours dans le Panorama, on ne retiendra pas grand chose de la grosse farce organisée par la Rai Cinema, parodiant les excès des hommes politiques italiens, et les faciles manipulation du peuple. Le portrait dérouté de Berlusconi n'est pas loin, et "Qualuquamente" bénéficie cependant d'une multitude de petites idées (comme la réaction lorsqu'un client demande un reçu dans un restaurant...). Malheureusement le rythme histérique de l'ensemble et l'humour téléguidé agacent vite.

"Under the hawthorn tree" est le nouveau film de Zhang Yimou, décidément loin de tous enjeux politiques, car racontant ici une histoire d'amour sur fond de ré-éducation à la campagne. Présenté dans la section Generation 14plus, le film est d'une beauté esthétique et d'un liénaire sans faille, mais qui a bien du mal à générer la passion, tant tout est calibré. Reste la jolie légende de cet arbre, "l'arbre des héros", dont les fleurs seraient rouges à cause du sang versé par les martyrs chinois dans la guerre avec le Japon.

Enfin, coté Forum, on oubliera vite le polar venu de Corée du Sud, "The unjust", histoire confuse de trois personnages qui s'affrontent autour de la relance d'une enquête, et qui favorise le discours et les manipulations, plutôt que de se concentrer sur une traque qui aurait pu être palpitante. Faiblard. Et on tournera notre regard vers l'Argentine, qui présentait "Ausente", le grand gagnant des Teddy Awards de cette année (prix des films gays). Cette histoire d'un jeune élève, qui ment à son professeur de sport, pour s'incruster chez lui une nuit, épérant que quelque chose se passe, est tournée à la manière d'un thriller intimiste. L'intro, une série de vues sur des parties du corps de l'adolescent, est à cette image, accompagnée d'une musique opressante, un modèle de plongée dans l'univers torturé d'un ado, prêt à beaucoup pour arriver à ses fins. Un film à part, déroutant.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur