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Cinéma

Festival de Berlin 2010 - Jour 5: humour nordique avec Stellan Skarsgard

16 février 2010

Lundi 15 février 2010

DER RAUBER
(The robber)
de Benjamin Heisenberg
Vu le lundi 15 février à 9h00
Compétition (0)

Beaucoup de monde ce matin à la projection du film autrichien "Der rauber", "le voleur". Une histoire simple, celle d'un prisonnier qu'on nous présente rapidement comme courant dans la cour, comme dans sa cellule, où il dispose d'un tapis roulant pour s'entraîner. L'acteur, Andreas Lust, ne démérite pas, avec un rôle plutôt physique, puisque le personnage, malgré son goût pour les compétitions sportives, va dès sa sortie se remettre à braquer des banques, puis se retrouvé traqué. Si l'on peut admirer certains plans, comme le départ d'une course de nuit, ou l'arrivée des rangées de flics dans le noir de la forêt, ou s'extasier du parallèle entre bruit des essui-glaces et battements de coeur, il reste impossible de vraiment compatir ou s'impliquer vis à vis d'un personnage à peine ébauché, sans mystère. Quant au personnage féminin, qui aurait pourtant pu s'avérer plus intéressant, est vite mis de côté, cantonné à une monolytique raison.

EN GANSKE SNILL MANN
(A somewhat gentle man)
de Hans Petter Moland
avec Stellan Skarsgård, Jannike Kruse Jåtog, Jan Gunnar Røise...
Vu le lundi 15 février à 12h00
Compétition (+3)

Stella Skarsgard ("Breaking the waves", "Dogville", "Mamma mia") interprète à son tour un tolard fraîchement sorti de prison, dans ce film à l'humour nordique bien reconnaissable, à la fois cru, décalé et pince sans rire. Un peu dépassé par les évènements et ce nouveau monde qui l'entoure, après 12 ans derrière les barreaux, il doit faire face à un ami gangster envahissant, qui voudrait bien qu'il lui rembourse de l'argent, une logeuse acariatre et avide de sexe, et un patron garagiste qui aime à débiter sa vision du monde en de longs monologues aussi interminables qu'intrinsinquement logiques. Le spectateur, lui, s'amuse forcément de ces vents contraires qui viennent perturber le fragile équilibre de l'anti-héros au centre de l'histoire. Et il voit venir d'un oeil bienveillant deux autres personnages, plus en retrait, qui pourraient bien s'avérer des facteurs d'équilibre.

CATERPILLAR
de Koji Wakamatsu
Vu le lundi 15 février à 15h30
Compétition (-2)

Un soldat japonais revient de la guerre sans bras ni jambes, le haut du visage brûlé. Sa femme l'accueille avec dégoût, mais accepte peu à peu de le laver, le nourrir, se montrer nue à lui et faire l'amour avec lui. Malheureusement le contenu s'arrête presque là, hormis la révélation cauchemardée d'un secret presqu'entièrement contenu dans la première scène. Pénible et laborieux, le récit n'avance jamais, tournant en rond autour d'interrogations stériles sur la nature des "Dieu de guerres" décorés par l'Empereur. On suppose que l'intention du réalisateur est d'en faire un discours universel, valable pour tous les conflits. Mais la forme, voyeuriste en diable, emplie de cris et colères certes compréhensibles, mais inutiles, ponctuée d'images d'archives sur les principales étapes de la guerre de 45, agace très vite. D'autant plus que se mêlent à tout cela les cauchemards de l'homme tronc, en noir et blanc, doublé de rideaux de flammes en sur-impression, où l'on voit trois femmes crier, plus quelques chants patriotes repris par les personnages... Que fait ce film, à la limite de l'amateurisme, en compétition, à part pour choquer son monde ?

THE ACTRESSES
(Yeobaewoodle)
de E. J-Yong
Vu le lundi 15 férvrier à 17h45
Panorama (+1)

Ce film coréen réunit les 6 plus belles actrices du pays pour un shooting spécial anniversaire de Vogue Corea, à la veillée de Noël. Occasion rêvée de voir se déchirer des actrices, forcément rivales, sous le vernis de la bienséance, ce faux reportage, tourné caméra à l'épaule, s'immisce dans tous les recoins du plateau, où les belles attendent désespérément des bijoux (sensés être moins beaux qu'elles !) bloqués par la neige à l'aéroport. Si la direction de cet ensemble d'actrice est sans faille, chaque portrait étant plutôt bien ciselé, le fond reste plutôt léger quant aux motivations ou caprices de chacune, et seuls le choc des génération amuse vraiment, tout comme l'exaspération de la costumière. Derrière les discussions de salon sur la coiffure, la mode, les voyages, se dessine cependant des femmes. Mais la plus belle scène, lors d'une magnifique pause, accalmie presque surréaliste sur fond de neige qui commence à tomber, est celle où le silence se fait, autour d'un jeune assistant en train de jouer de la guitare et de chanter. Une jolie scène romantique, qui contraste totalement avec le reste du film, tourbillonant et bruyant.

TRUE LEGEND
(Su qi er)
de Yuen Woo Ping
Vu le lundi 15 février à 20h00
Berlinale Special (+2)

Voici une projection exceptionnelle d'un film de sabre asiatique, en 3D. Mais pas un film en trois dimensions comme on commence à avoir l'habitude de voir, un film un rien rétro, dans le cadre duquel, en haut à droite, un sigle indiquant de mettre ou d'enlever ses lunettes. Voici donc une légende qu'on attendait grandisose, et qui, il est vrai, recèle quelques morceaux de bravoure et décors impressionnants, déçoit un peu par la maigreur de son scénario. Sombre histoire de vengeance d'un enfant élevé par celui qui a ordonné le meurtre de son père, "True legend" implique la soeur de celui-ci, son mari (véritable fils de celui qui donna l'ordre) et leur enfant. S'ouvrant sur une accrobatique scène de guerre, la majeure partie de l'intrigue se déroule cependant des années plus tard, avec le destin du mari, s'entraînant avec les Dieux pour retrouver sa puissance. A signaler une bataille au milieu de jarres d'eau et une autre à l'intérieur d'un puit. Ca décoiffe !

OPEN
de Jake Yuzna
Vu le lundi 15 février à 22h30
Panorama (0)
accompagné de deux courts métrages de James Franco: "Herbert White" et "The Feast Of Stephen"

James Franco est ici à Berlin pour présenter "Howl" où il joue le rôle principal, celui d'un poète, et pour montrer deux de ses courts métrages, consacrés justement chacun à l'évocation d'un poème. Le premier, "Herbert White" (14mn), est une sombre histoire d'un bucheron utilisant une machine extrêmement destructrice, se saisissant des arbres à l'aide d'une gigantesque pince, pour mieux les scier et les entraîner dans la bonne direction. On peut le croire obsédé par la forêt, au point de s'arrêter pour se masturber au milieu des bois. Mais il est surtout attiré par ce qui est "vert", ou jeune... Un film glauque à souhait.

Même conclusion pour le torturé second court, "The feast of Stephen", qui expose un jeune homme attiré par des joueurs de basket-ball de son âge, à des représailles homophobe. Torture au sens propre, simulations d'actes sexuels, humiliations sont au programme de ce film sensoriel en noir et blanc.

Quant au film américain "Open", il s'agit d'un étrange conte, où l'on peut suivre le quotidien de plusieurs couples ou personnes seules. Il y a d'abord un mari et une femme, qui à force de vouloir fusionner, se grèphes mutuellement des parties du corps de l'autre (la joue, les seins...). Il y a ensuite une secrétaire, androgyne, qui s'interroge. Et enfin, un couple homo, dont l'un cherche à cacher qu'il est une femme, qui s'est fait enlever les seins... Le synopsis décrit cela comme la recherche d'une nouvelle manière d'aimer, d'un nouveau genre... et l'on reste perplexe face au ton adopté, aussi étrange que la musique est inquiétante, considérant que le message tourne plus autour de la tolérance et de la différence que de l'éloge de la bizarrerie.

Egalement présenté ce jour:

YOUTH IN REVOLT
de Miguel Arteta
avec Michael Cera, Portia Doubleday, Jean Smart, Zach Galifianakis, Ray Liotta, Steve Buscemi, Mary Kay Place, M. Emmet Walsh, Justin Long...
Generation 14plus ( )

Lire la critique de "Youth in revolt" par Alexandre Romanazzi

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur