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Festival d'Annecy 2018 : ouverture en demi-teinte avec "Dilili à Paris", catalogue sans âme signé Michel Ocelot

12 juin 2018

Devant les spectateurs d'une grande salle de Bonlieu remplie à ras bord, le réalisateur William Salazar et la compositrice Nora Kroll-Rosenbaum du court métrage "Bird karma" ont ouvert le bal hier soir avec une formidable production Dreamworks (qui se lance cette année dans le Court). Œuvre dans laquelle l'importance de la musique est indéniable, rythmant la chasse d'un héron soudain fasciné par un poisson plus rouge que les autres et devant faire face à son propre instinct (et accessoirement à celui des autres), le film est un délice de poésie et de drôlerie, dans un écrin « humide » en 2D.

Grâce à la renommée de Michel Ocelot, auteur de la trilogie "Kirikou" et des magiques "Contes de La Nuit" et du superbe "Azur et Asmar", la demande pour la séance d'ouverture à été particulièrement forte, obligeant les organisateurs du festival à programmer en plus de la séance de rattrapage du samedi suivant, une séance supplémentaire le mardi matin. Malheureusement, malgré un mariage plutôt heureux entre décors photographiés et personnages en 2D aux à plats de couleurs vives reconnaissables, son nouveau film d’animation, "Dilili à Paris" s'est avéré être une énorme déception.

Avec son ennuyeux scénario en forme de catalogue superficiel des grands hommes (et femmes) parisiens, ce prétexte à une balade dans un Paris carte postale ne parvient pas à créer la moindre émotion. La première scène, où l'on découvre Dilili, jeune kanak déracinée jouant à l'indigène dans un décors reproduisant une hutte traditionnelle donnait pourtant un aperçu du sujet en or qui attendait l'auteur. Au lieu de cela, ce sont raccourcis historiques et une pédagogie de pacotille qui attend le spectateur, au sein d'une histoire d'enlèvement d'enfants sensée résonner avec un obscurantisme tout à fait actuel. Le ratage est quasi complet.

Voir le teaser de « Dilili à Paris » :

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur