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Festival d’Angoulême 2021 : Jour 2 (suite) - "Petite nature" et "Mince Alors 2"

28 août 2021
Festival d'Angoulême 2021 Jour 2 Petite nature
© Ad Vitam

Cette seconde journée de Festival a été placée également sous le signe de la comédie, avec notamment la présentation en soirée de "Mince Alors 2 !" (le premier "Mince Alors !" avait fait près de 1,7 millions d’entrées), venant quelque peu équilibrer la tonalité d’une compétition globalement tournée vers les films dramatiques.

Une impressionnante boule d’énergie dans "Petite Nature"

Déjà passé par la Semaine de la critique de Cannes, "Petite Nature" aura également touché les spectateurs du Festival d’Angoulême, à la fois par ses thématiques et par la qualité indéniable de l’interprétation. Centré sur un garçon de dix ans prénommé Johnny et sa famille dysfonctionnelle (une mère portée sur l’alcool, un grand frère ado quasi absent, une petite sœur dont il s’occupe avec ténacité…), le film relate la relation entre celui-ci et un professeur qu’il en vient à admirer un peu trop, celui-ci le poussant à prendre conscience de sa situation, de l’existence d’un monde extérieur à cette cellule familiale et ce contexte social en partie toxiques.

Belle histoire de révélation de soi et d’ouverture au monde, le film est réalisé par Samuel Theis, co-scénariste et co-réalisateur de "Party Girl" (caméra d’or à Cannes en 2014), dans lequel il romançait la vie de sa propre mère, déjà à Forbach. Le film doit énormément à son jeune interprète, Aliocha Reinert, véritable boule de nerf, à la masculinité effacée en terme d'image (tout comme peut l'être en partie la féminité de sa mère). Face au très bon Antoine Reinartz ("Chanson douce", "120 battements Par Minute"), qui joue le professeur, il déploie de subtiles nuances convoquant volonté, malice, révolte, comme sens du drame. Un prix d'interprétation pour les deux acteurs ne serait pas une surprise.

Lire la critique de "Petite nature" par Mathieu Payan

Une vraie déception pour "Mince Alors 2 !"

C’est en présence de sa réalisatrice Charlotte de Turckheim, pour laquelle on a la plus grande sympathie, et qui joue l’un des rôles principaux de cette suite, qu’a eu lieu la première de la comédie "Mince Alors 2 !". La plupart des interprètes qui jouent ici les curistes, en quête d’un amaigrissement voulu ou non, étaient également sur scène, dont notamment Catherine Hosmalin, déjà présente dans le numéro 1, et jouant ici une amie-cliente acariâtre, qui s’en prend ouvertement à l’homosexuel du groupe.

Les dialogues sont parfois drôles, mais pris isolément. Et c’est bien le problème du film, aligner les situations proches du sketch, des dialogues parfois percutants qui semblent récités par les interprètes, à l’image du ping-pong de vannes incessantes auquel s’adonnent les quatre ados présents. Quant à la tonalité de bonne humeur forcée, elle devient vite irritante, paraissant permettre d’éviter tout réel sujet de fond, le bon mot semblant primer sur tout. Un regrettable naufrage dont on ne sait pas trop s’il rend hommage aux personnes en surpoids, ou s’il exploite leurs déboires jusqu’à l’os.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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