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Festival d'Annecy 2020 : Jour 1, "Lava", "Nahuel" et un "Old Man" décapant

16 juin 2020
Festival d'Annecy 2020 - Jour 1 - Old man the movie
© Old Man - The movie - Bop ! / Apollo Film Productions / Bop Animation

Pour découvrir les premiers films du Festival d’Annecy 2020, en ligne, nous avons décidé de nous mettre au vert quelques jours… à Annecy. Point d’effervescence pré-festival, point de hordes de festivaliers sillonnant les rues avec leurs valises à roulettes, mais un marché très fréquenté le dimanche, après un samedi soir arrosé, et des restaurants qui retrouvent peu à peu une clientèle. L’année est particulière, l’ambiance n’est pas là, mais les orages sont toujours au rendez-vous en cette période de juin, tout comme une bonne partie des films. Alors s’enfermer entre deux balades au bord du lac, ou une visite traditionnelle chez BD Fugue, pour visionner quelques films, a à la fois quelque chose d’étrange et de nostalgique.

En ce lundi 15 juin, ce sont donc trois films qui ont retenu l’attention : une histoire communications brouillées, celle d’un enfant ayant peur de l’eau, et le portrait d’un laitier à la recherche de sa vache. De quoi se réjouir déjà, en ce début de festival, avant de découvrir, on l’espère, les gros morceaux, avant que le palmarès ne soit dévoilé samedi, afin de pouvoir en parler avec un peu de recul. "Lava", production argentine présentée dans la section Contrechamp, aura sans doute dérouté plus d'un spectateur. Il se dégage pourtant de cette étrange histoire d'une tatoueuse secrètement amoureuse, embarquée dans une invasion alien impliquant chat géants et images hypnotiques, quelques élans anti-conformistes et sens de l'auto-dérision certain. Avec des personnages aux visages simples ornés d'yeux sans pupille, c'est ici l'étrangeté qui domine, transformant un Comic's en guide de survie du parfait petit résistant. Ludique et barrée, ce qui peut s'apparenter à une réflexion sur le dessin comme média et la société de consommation, est une expérience qui vaut le détour.

Côté compétition, l'Amérique latine n'était pas en reste, puisque "Nahuel et le livre magique", coproduction entre le Chili et le Brésil, pouvait ici faire le bonheur des plus petits, avec un véritable récit d'aventures. S'ouvrant sur une puissante tempête, lors de laquelle le héros est né, le film suit ensuite ses aventures enfant, alors qu'il découvre un livre de sortilèges (le Levisterio) qui lui permet notamment de maîtriser sa peur. Si le graphisme des personnages reste simple, ce sont les décors qui créent l'inquiétude (la vieille bibliothèque...) ou émerveillent, pour une histoire de poursuite, pleine de magie et de transformations. De quoi stimuler l'imagination des enfants. Enfin, "Old man the movie" restera sans doute comme l'un des grands moments du festival. Tourné en stop-motion, avec des marionnettes aux yeux détraqués, le film plonge trois enfants dans le monde rural, auprès de leur grand père laitier. Libérant par erreur la vache qui nourrit tout le village, ceux-ci vont déclencher une crise sans précédent et ils devront se lancer dans la recherche de la vache, dont les pis menacent d'exploser et de provoquer... un nouvelle lactocalypse ! Irrévérencieux, à l'esprit « mal tourné », le film régalera les ados comme les grands adeptes d'intrigues qui partente en vrille. Un premier sérieux candidat du côté de la section Contrechamp.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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