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Festival d'Angoulême 2021 : Jour 4 – "Délicieux" et "L’homme de la cave"

30 août 2021
Festival d'Angoulême 2021 : Jour 4 L'homme de la cave
© Caroline Bottaro - Ad Vitam

La journée du vendredi nous aura permis de découvrir deux des films les plus intéressants du festival, "L’homme de la cave" de Philippe Le Guay et "Délicieux", film en costumes avec Grégory Gadebois et Isabelle Carré.

"L’homme de la cave", ou quand le révisionnisme entre en résonance avec le complotisme

C’est en partant d’un fait divers arrivé à un proche que Philippe Le Guay ("Les femmes du 6e étage", "Le coût de la vie") aura eu l’idée de "L’homme de la cave". François Cluzet (avec lequel il avait déjà travaillé sur "Normandie Nue") y interprète un homme mystérieux, qui va acheter la cave d’un couple, dont le mari (Jérémie Renier) a des origines juives, et qui s’avérera être révisionniste. Un rôle qui mettre en évidence le masque de victimisation permanente derrière lequel se cache un antisémitisme primaire.

Un rôle qui dans le détail du comportement de cet homme, entre forcément en résonance avec le discours des complotistes particulièrement visibles ces derniers mois, se positionnant en contradicteurs harcelés par le « troupeau » de suiveurs. Par les symboliques que charrient la cave en elle-même, par la dichotomie des relations entre l’homme et une jeunesse influençable qui cherche des repères, par les questionnements des époux et avocats sur l’attitude à tenir face à cet homme, Philippe Le Guay livre un film essentiel sur le (mauvais) air du temps.

"Délicieux", passionnant film d’époque

En choisissant de dévoiler la partiellement imaginaire genèse du premier véritable « restaurant », Eric Besnard ("L'Esprit de famille", "Ca$h") réussit à la fois une belle reconstitution, mais aussi une comédie à la fois populaire et intelligente. L’intrigue réunit un cuisinier ayant quitté les services d’un Duc (Benjamin Lavernhe, tout juste parfait) suite à une monumentale humiliation, et son apprentie, pour une histoire tournant autour de l’émancipation du peuple face à la noblesse.

La direction artistique est remarquable, la composition de nombreux plans aussi, quant au scénario il ménage avec délicatesse ses rebondissements, pour mieux ramener une romance contrariée vers son sujet principal. Et le duo entre l’imposant Grégory Gadebois et la frêle Isabelle Carré fonctionne très bien, dévoilant des enjeux divergents, mais un amour commun pour le goût et la gourmandise. Une vraie réussite qui sort en salles sous peu, dans lequel Eric Besnard prend quelques libertés avec la vraie Histoire, pour mieux épaissir son contexte à la manière d’une sauce bien montée.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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