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Festival d’Angoulême 2021 : Jour 3 – "Albatros" et "La place d’une autre"

28 août 2021
Festival d'Angoulême 2021 Jour 3 La place d'une autre
© Pyramide Productions

Même si les températures ont quelques peu augmenté en ce jeudi, les spectateurs se pressent toujours aussi nombreux dans les salles du 14e Festival d’Angoulême, notamment pour découvrir le nouveau Xavier Beauvois et le coup de cœur du délégué général Dominique Besnehard.

"Albatros", drame contemporain d’une grande finesse

Nouveau film de Xavier Beauvois, "Albatros" fait le portrait d'un gendarme, interprété avec justesse par Jérémie Renier, dans toute la difficulté d'un métier, où même la meilleure des volontés n'évite pas l'erreur humaine. Avec un tact immense, ce récit qui se déroule sur la cote normande, la première partie du film dévoile un fond de misère sociale et de faits divers glaçant, avec pour point de pivot le cas d'un jeune agriculteur, en conflit avec les services sanitaires.

Présenté en compétition au dernier Festival de Berlin, le film bascule ensuite dans le drame, provoquant une profonde remise en question de son personnage central. Mais au-delà de cette histoire profondément humaine, c’est un peu de l’ambiance sociale du moment que convoque Xavier Beauvois, au travers d’un prisme certes particulier, puisqu’en partie par la lucarne des forces de l’ordre. Son scénario lui permet ainsi d’aborder la révolte des gilets jaunes, la situation précaire des agriculteurs, la répression policière des manifestations, mais aussi la fatigue des représentants de l’autorité, voire même les enjeux écologiques. Une beau récit sur la tentation de se fermer à un monde qui va mal.

"La place d’une autre", film en costumes peu convaincant

Coup de cœur de Dominique Besnehard, le délégué général du festival, "La place d’une autre" est un film dont l'action se déroule au début de la Première Guerre Mondiale, alors qu'une fille de lavandière, engagée dans l'armée comme infirmière par nécessité, et croyant une jeune femme suisse décédée, va prendre sa place auprès de la riche veuve à laquelle celle-ci était recommandée par son défunt père. Une situation d’usurpatrice qui s’avère précaire alors que réapparaît la jeune femme supposée morte.

On regrettera qu’une telle histoire, évoquant forcément "Le retour de Martin Guerre", et qui prend comme postulat de départ de tuer tout mystère sur l’identité de son héroïne, manque à la fois de souffle et de rythme. La première partie du film paraît ainsi particulièrement laborieuse, manquant visiblement de moyens (l’infirmière supposée auxiliaire est étrangement seule…). Quant à la durée globale de l’histoire, elle laisse un peu interrogatif.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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