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INTERVIEW

MA VIE EN L’AIR

Rémi Bezançon

Ma vie en l’air est le premier film de Rémi Bezançon, jeune réalisateur de 34 ans, à l’allure juvénile, mais ayant déjà l’expérience de quelques courts-métrages (« Vikings » et « Paraboles »). Bezançon a écrit le film en pensant à ses propres peurs et questionnements, et il a écrit …

© Patrice RICCOTA

Ma vie en l'air est le premier film de Rémi Bezançon, jeune réalisateur de 34 ans, à l'allure juvénile, mais ayant déjà l'expérience de quelques courts-métrages (« Vikings » et « Paraboles »). Bezançon a écrit le film en pensant à ses propres peurs et questionnements, et il a écrit le rôle de Yann Kerbec, ce jeune trentenaire, dont la phobie de l'avion va l'empêcher d'évoluer comme il l'aurait voulu, en pensant à Vincent Elbaz. Pour le réalisateur, Elbaz lui fait penser à un "Hugh Grant à la française". C'est là ce qu'il cherchait : Un Yann Kerbec séducteur et séduisant. Un jeune homme qui fuit ses responsabilités, ses engagements, et qui, comme beaucoup de gens de cette génération, refuse de grandir.

Il a convaincu Marion Cotillard facilement, celle-ci ayant eu un véritable coup de foudre pour le scénario, qui, sur le ton de la comédie, raconte une histoire pleine de mélancolie. Alice, interprétée par Marion Cotillard, est une jeune femme surprotégée, blindée, ceci après avoir vécu de nombreux échecs amoureux, et qui sera finalement rattrapée par ses sentiments. Pour Marion Cotillard, Alice est une jeune femme qui, malgré ses échecs, est prête à se relancer dans une histoire d’amour, si elle pense que ça en vaut la peine. Alice est prête à se brûler les ailes encore une fois.

Charlotte, la petite amie de Yann à 20 ans, est jouée par la jolie Elsa Kikoïne, qui interprète à la fois la Charlotte à 20 ans, et la Charlotte à 30 ans. Pour Elsa Kikoïne, Charlotte est dans un chemin de vie très droit, tracé. Son chemin est parallèle à celui de Yann. Deux chemins parallèles qui se sont croisés à un moment donné, mais qui ne se croiseront plus jamais (malgré leurs espoirs), en raison d'évolutions différentes. Yann Kerbec, de son côté, avance beaucoup moins vite, à son rythme, et se noie au milieu de toutes ces rencontres, qui constituent autant de choix que de mauvais choix.

Chacun souligne l'importance des seconds rôles, sur lesquels Bezançon a beaucoup travaillé afin de les rendre attachants, et par là, non caricaturaux. Ainsi, Eddy la tchatche est absolument génial dans le rôle d'un petit ami d'Alice. Marion Cotillard précise qu'elle a tout de suite vu en l'acteur le personnage Eddy. Il fallait qu'il soit attachant pour ne pas être ridicule et pour être parfaitement crédible dans ce rôle complètement hilarant (malgré lui). Le spectateur devait pouvoir croire au fait qu'elle puisse sortir avec lui.

Cotillard souligne donc l'importance du choix des seconds rôles, qui donnent toute sa crédibilité à l'histoire, et permettent au spectateur d'entrer dans celle-ci. Quant à Ludo, l'ami d'enfance de Yann, avec qui il entretient des relations d'amitié très fortes, il est interprété par un Gilles Lellouche en grande forme. Justement, parmi les quelques anecdotes distillées par Rémi Bezançon, Marion Cotillard et Elsa Kikoïne, sont racontées quelques unes de improvisations de Gilles Lellouche sur le plateau. Entre les Mon Chéri en pleine soirée romantique, et la narration des vacances de Yann et Ludo, vacances un peu spéciales en Grèce, les personnes présentent sur le plateau ont eu largement l'occasion de rire pendant le tournage.

Autre anecdote pour finir : la musique. Si Sinclair, ami du réalisateur, a fait la bande originale, Jeanne Cherhal est venue apporter sa contribution musicale complètement par hasard. Le bureau de son producteur, situé en face de la société de production du film (Mandarin Films), a permis la rencontre entre Cherhal et Bezançon, et a amené Cherhal à écrire une jolie chanson sur le film... De jolies rencontres donc.

Stéphanie Palisse Envoyer un message au rédacteur

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