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INTERVIEW

VILAINE

Journaliste :
Avez-vous, pendant l’écriture, envisagé de faire un film gore ? Le scénario de « Vilaine » pourrait être celui d’un film d’horreur…

Allan Mauduit :
Tout à fait. Je dirais même que c’est un scénario de film de vengeance. Mais le gore et le trash, non,…

© SND

Journaliste :
Avez-vous, pendant l’écriture, envisagé de faire un film gore ? Le scénario de "Vilaine" pourrait être celui d’un film d’horreur...

Allan Mauduit :
Tout à fait. Je dirais même que c’est un scénario de film de vengeance. Mais le gore et le trash, non, jamais, on a toujours évité de tomber là-dedans. On a des projets de films gores, mais pas avec une trame comme celle de "Vilaine".

Journaliste :
Qu’est-ce qui a déterminé cette volonté de ne pas franchir la ligne ? Vous auriez pu tuer le chat, par exemple...

Allan Mauduit :
Ca aurait été un autre film, en tout cas pas celui dont on avait envie sur cette histoire-là. C’est avant tout l’histoire qui nous porte. On écrit, on imagine les personnages, les situations, et après on prend du recul en se disant que ce n’est ni gore, ni une comédie dramatique... S’il y a des références à « Spider-Man », à Romero, c’est parce qu’on a été nourri à ça, donc évidemment ça transpire. Et puis on voulait ne rien se refuser sur ce scénario, vu qu’il y avait la possibilité de partir un peu dans tous les sens. On avait un personnage et un axe très cohérents et solides, donc à partir de là nous ne nous interdisions aucune transgression ou référence. On n'a pas voulu faire une parodie, par contre des petits clins d’oeils parodiques, oui, ça c’est drôle. Mais je ne suis pas très client de parodies.

Journaliste :
D’où vous est venue l’idée de départ du film ?

Allan Mauduit :
L’idée de départ était de créer la première « injusticière » du cinéma, quelqu’un qui fait le mal et ça lui fait du bien. Après, pendant les trois ans d’écriture, il s’est avéré que le support du film de vengeance correspondait bien à ce qu’on avait en tête. Cette dimension d’ « injusticière » a donc finit par glisser vers cette revanche de Cendrillon.

Journaliste :
On sent une influence très anglo-saxonne dans votre film, surtout dans le choix de la lumière, des décors, des costumes...

Allan Mauduit :
Merci pour le compliment... "Vilaine" est une fable, et à partir du moment où on travaille sur une fable, on n’est pas dans un cadre, on reste libre. On voulait donc une esthétique forte, que ce soit un film haut en couleur. On voulait que le film pétille. C’est pour ça qu’on est allé chercher l’un des rares chefs opérateur de comédies qui sache produire une image forte, artistiquement de qualité.

Journaliste :
Avez-vous laissé une large part à l’improvisation ?

Allan Mauduit :
Non. (Il se tourne vers les actrices) Non, hein ? Il y eu une large place pour la discussion avant le tournage, pendant la préparation : beaucoup de lectures, de travail avec les comédiens sur le scénario. Les personnages ont beaucoup évolué pour certains, très peu pour d’autres... Pendant le tournage également, Marilou (Berry) ou les autres acteurs ont amené des choses, qui n’étaient pas dans le scénario, et il fallait s’adapter pour avoir le gag de plus, l’attitude de plus.

Journaliste :
Pourquoi avez-vous choisit Marilou Berry pour ce rôle ? Convenait-elle parfaitement au personnage ?

Allan Mauduit :
Oui. L’idée s’est imposée au fur et à mesure de l’écriture du scénario, et avant même d’en avoir finit une première version, on savait qu’on l’enverrait tout d’abord à Marilou. On espérait qu’elle dirait oui !

Journaliste :
Avez-vous décidé très vite de participer à ce film ?

Marilou Berry :
Oui. En général je lis les scénarios assez vite, et celui de "Vilaine" m’a beaucoup plu. Je ne connaissais pas du tout Jean-Patrick (Renes) & Allan (Mauduit), et pourtant je me suis reconnu dans ce projet. Quelqu’un me connaissant depuis dix ans n’aurait pas fait mieux. Je cherchais vraiment à faire une comédie à l’ancienne, burlesque, mais pourtant très quotidienne, très réelle. Tout part de détails réalistes pour déboucher sur la comédie.

Journaliste :
Vous avez parlé de comédie à l’ancienne...

Marilou Berry :
Quand je dis ça, je parle des comédies de Zidi, de « L’Inspecteur La Bavure », et je pense qu’en France, on n'a jamais dépassé ça. La vraie comédie burlesque, pleine de situations hallucinantes, pleine de personnages caricaturaux, a été un peu oubliée. C’est ce qu’on essaie de faire.

Journaliste :
Le film, et votre personnage, observent un léger changement de ton lorsque la vengeance démarre. Comment avez-vous vécu cette évolution ?

Marilou Berry :
En fait le tournage a eu lieu dans le désordre, en fonction des décors. Donc l’évolution du personnage, je ne l’ai pas ressentie directement. J’étais beaucoup plus concentrée sur ce qui se passait avant, ou après, la scène que nous tournions. Mais les actions du personnage, lorsqu’il a évolué, on été vraiment jouissives à jouer : sauter par la fenêtre, jeter un chat dans une poubelle, détruire un bouquet de fleur dans une porte...

Frederic Wullschleger Envoyer un message au rédacteur

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