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INTERVIEW

ROSARIO

Pour Emilio Maillé, il n’y a qu’un pas entre le film documentaire et la fiction ; par ces deux moyens on peut exprimer la même chose, avec peut être une plus grande liberté d’action, et faire passer un message fort, mais aujourd’hui il a décidé de mettre en scène des acteurs pour donn…

© Véronique Lopes

Pour Emilio Maillé, il n’y a qu’un pas entre le film documentaire et la fiction ; par ces deux moyens on peut exprimer la même chose, avec peut être une plus grande liberté d’action, et faire passer un message fort, mais aujourd’hui il a décidé de mettre en scène des acteurs pour donner corps à son film : Rosario.
Dans ce roman à succès ce qui intéressait le plus Emilio Maillé était le triangle amoureux de cette jeune femme tueuse et ces 2 hommes. Véritable succès littéraire en Colombie, Emilio Maillé, mexicain d’origine, mais français d’adoption, était loin de se douter de l’ampleur du phénomène Rosario en arrivant sur le lieu de tournage.
Pour Flora Martinez, qui elle est colombienne, c’était une responsabilité immense que d’accepter ce rôle de femme tueuse, qui n’a rien à voir avec une Nikita sud américaine. Pour cela, elle est allée rencontrer ces femmes dans les prisons colombiennes. Elle ne voulait pas faire transparaître aucune impression de douceur chez son personnage, ni faire l’apologie de la violence et de la cocaïne. Elle s’est concentrée sur les démons de Rosario. Le trait le plus marquant de son personnage n’est pas la violence avec laquelle elle s’exprime, mais plutôt le conflit intérieur qui la tiraille, et le contexte familial dans lequel elle a été forcée d’évoluer, notamment la compétition qui existe entre sa femme et elle. Emilio Maillé ajoute avoir voulu travailler en profondeur son personnage : commencer par montrer cette créature magnifique, qui va lentement se laisser rattraper par ces excès pour aboutir à sa déchéance.
Emilio Maillé insiste sur le fait que Rosario est avant tout une love story, et non un film social. Il filme une femme qui ne croit pas en l’amour, et qui y succombera, mais trop tard. Il ne souhaite pas faire de politique, il nous montre juste à travers son objectif une jeunesse qui ne sait vivre que dans l’instant, et qui prie chaque jour pour que Dieu leur laisse la vie sauve.

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