Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

DOSSIERParcours

PARCOURS : Álex de la Iglesia de A à Z (ou presque) 2/2

Voici la suite du petit abécédaire non exhaustif que nous proposons sur le réalisateur espagnol Álex de la Iglesia.

L comme… La Chispa de la vida
Le prochain film de De la Iglesia. On en sait peu de chose, si ce n’est le titre (qui signifie « l’étincelle de la vie »), le sujet (la publicité), le casting (Santiago Segura et Salma Hayek) et l’orientation (« dans la veine de Balada triste » selon le cinéaste). Autant dire qu’on a hâte de voir le résultat.

M comme… Mort de rire
Le plus méconnu, du moins en France, des films de De la Iglesia. Et pour cause, il n’est sorti qu’en DVD. Sous couvert de nous raconter la rivalité meurtrière entre deux comiques de télévision (qui, pour tout sketch, se foutent de grandes baffes dans la gueule !), "Mort de rire" revisite tout un pan de l’histoire du médium télévisuel, vilipendant ses stars carriéristes, son politiquement correct et son uniformisation progressive (la faute à Berlusconi !), jusqu’à un dénouement dont la virulence laisse pantois. Un film à découvrir.

N comme… Nudité
L’une des constantes de son cinéma, c’est la nudité féminine. Et le plus souvent avec de magnifiques jeunes femmes dévoilées sous leur plus beau jour. De la Iglesia aime les femmes, et le prouve en leur offrant un écrin magnifique, et magnifié. Petite revue de détail : Frederique Féder dans "Action mutante", Maria Grazia Cucinotta dans "Le Jour de la bête", Rosie Perez dans "Perdita Durango", Carla Hidalgo dans "Mort de rire", Yoima Valdez dans "800 balles", Kira Miro dans "Le Crime farpait", Leonor Watling dans "Crimes à Oxford" et Carolina Bang dans "Balada triste". Seul "Mes chers voisins" et son casting old school échappe à la règle, mais sinon, on peut dire que De la Iglesia a définitivement bon goût…

O comme… Oxford
Neuvième film de De la Iglesia, "Crimes à Oxford" fut une déception pour les fans du bonhomme. Tentative avortée de percer à l’internationale, ce thriller mathématique tourné en anglais ne contient presque aucun des éléments faisant les films du cinéaste. On y retiendra tout de même une mise en scène à la virtuosité un peu vaine, un casting épatant (Elijah Wood, John Hurt…) et une scène de sexe franchement hallucinante. C’est peu.

 

P comme… Perdita Durango
Un vraie-fausse suite du "Sailor et Lula" de David Lynch, également adaptée de Barry Gifford, et qui en reprend le personnage de la mystérieuse Perdita. Plus d’Isabella Rossellini, mais la brulante Rosie Perez, ici associée au charismatique Javier Bardem, pour un road movie totalement déjanté à base de sacrifices humains, de maffieux terrifiants, d’otages violés et de meurtres gores. Une certaine persistance dans la folie qui confine au sublime, dans ce qui reste l’un des films les plus méconnus de ces vingt dernières années. Et pour cause, il n’est sorti chez nous qu’en DVD. A découvrir de toute urgence.

R comme… Récompenses
Si l’on excepte ses quatre Goya, Álex de la Iglesia aura remporté diverses récompenses internationales, à défauts d’un vrai succès public. Grand Prix du Festival de Gérardmer et du BIFFF pour "Le Jour de la bête", Mention spéciale du BIFFF pour "Perdita Durango", Prix du jury du Festival de Cognac pour "Mes chers voisins", Grand Prix à Cognac pour "Le Crime farpait", et enfin, consécration ultime, Lion d’argent du meilleur réalisateur à Venise pour "Balada triste". Si c’est pas une preuve de son génie ?!

S comme… Santiago Segura
Acteur culte du cinéma espagnol, vu également chez Guillermo Del Toro, et connu dans son pays pour avoir créé le personnage de Torrente, flic raciste beauf et misogyne, héros de quatre comédies trash au succès insensé. Partenaire de De la Iglesia dès ses débuts, on se souviendra de son rôle de mutant moche dans "Action mutante", de sataniste hilare dans "Le Jour de la bête" (son meilleur rôle !), de braqueur crétin dans "Perdita Durango" et de comique malheureux dans l’inédit et magnifique "Mort de rire". Brouillés après ce dernier film, De la Iglesia et Segura se retrouvent sur "Balada triste" (le clown avec une machette, c’est lui !), puis sur le prochain métrage du cinéaste.

T comme… Télévision
S’il s’attaque parfois à la télévision avec violence ("Action mutante" ou "Mort de rire" le prouvent), De la Iglesia n’a pourtant pas décliné l’offre des producteurs de la série d’épouvante « Peliculas para no dormir » d’en signer un épisode. Son opus, exercice de style franchement terrifiant, voit le quotidien d’un jeune couple fraîchement parent sombrer dans la paranoïa et la folie. Une petite récréation pour le trublion espagnol, qui prouve que même sans tout envoyer chier, il reste un sacré metteur en scène.

V comme… Violence
Même s’il œuvre majoritairement au sein du genre comique, De la Iglesia n’a jamais daigné priver ses films d’une bonne dose de violence. Voir même de gore. Du trash foutraque de ses débuts à "Balada triste", en passant par l’ultra-violent "Perdita Durango", le cinéaste sait se lâcher quand il le faut, parsemant ses films de détails morbides et/ou sanguinolants (le cadavre grignoté par ses chats dans "Mes chers voisins", les fusillades de "800 balles", les meurtres du "Crime farpait"). Tout comme les demoiselles dénudées, on peut dire que c’est un peu sa marque de fabrique.

W comme… Western
Álex de la Iglesia aime le western, et il ne se prive pas de le faire savoir. Dans "Perdita Durango" d’abord, par ses fusillades homériques et son final bouleversant. Dans "800 balles", surtout, magnifique hommage aux artisans de l’âge d’or du western spaghetti. Une déclaration d’amour au genre, et à ceux qui le fabriquaient, qui culmine dans un ultime plan foudroyant d’émotion, prouvant si besoin était qu’au-delà du délire, Álex de la Iglesia possède un cœur gros comme ça !

 

Informations

Lire la première partie de cet article.

Frederic Wullschleger Envoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT