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Critique Série : TRUE BLOOD - SAISON 2

Série créée par Alan Ball, d'après la série de romans "La Communauté du Sud" ("The Southern Vampire Mysteries") de Charlaine Harris
Avec Anna Paquin, Stephen Moyer, Ryan Kwanten, Alexander Skarsgård…

Première diffusion en France : 2009 sur Orange Cinémax pour la saison 2
Format : 52 minutes en moyenne par épisode (12 épisodes)
Site officiel : HBO

Critique

La seconde saison augmente d'un cran en intensité : plus de violence, plus de sexe, plus de folie (contagieuse), mais aussi plus de personnages. Le premier épisode donne le ton, Sookie est victime d'une violente agression par une créature des ténèbres qui deviendra le grand méchant de cette saison. Les décors varient, les visites à Dallas s'enchaînent et les deux lieux les plus innocents et chastes en apparences seront le théâtre de manigances des plus terrifiantes : la maison de la grand-mère de Sookie et l'Eglise de la Confrérie du Soleil.

La religion va faire son apparition sous une forme qui se révèlera être plus du domaine de la secte. Vicieuse, fourbe, écoeurante à souhait et avec un niveau d'hypocrisie jamais atteint ! Une confrérie anti-vampire, prônant la rédemption et aux méthodes pas toujours catholiques.

C'est aussi l'occasion de voir apparaître un nouveau personnage, un vampire, un des plus vieux régnant sur notre planète. Cet adolescent, un peu gringalet à l'attitude discrète, cache sous son tee-shirt des tatouages datant de l'Empire Romain, il aurait donc plus de 2000 ans d'existence. La sagesse acquise au cours de sa très longue "vie" fait de lui un fervent défenseur de la paix entre vampires et humains. Son engagement envers le bien être et l'harmonie au sein de la société est total, c'est un vampire raisonnable, pacifiste, médiateur, sa seule présence suffit à faire taire une assemblée de vampires acharnés. Mais Godric est aussi un vampire doté d'une force physique inestimable, une chance pour Sookie qui se retrouve bien trop souvent en mauvaise posture. Le sacrifice que fera ce vieux (jeune !) vampire nous laisse un peu sur notre faim. On aurait bien voulu en voir un peu plus à propos de ce personnage vraiment intéressant... Même si on se force à comprendre et accepter son geste, la déception est grande ! La souffrance qu'il devait endurer au quotidien en souvenir de ses victimes massacrées au cours de 2000 ans de traques nocturnes aura raison de lui. C'est Sookie qui l'accompagnera dans son dernier voyage, un splendide premier mais dernier lever de soleil.

Si d'un côté cette seconde saison met en scène un ce personnage admirable, elle intègre aussi une nouvelle créature diaboliquement féroce : une ménade. Et avec ce personnage on introduit du sang, beaucoup de sang. Du sang qui coule, déborde, gicle, du sang humain, du sang maléfique, des liquides qui se mêlent, des corps qui s'entremêlent. On grimace, on observe, on hallucine. Sous nos yeux, le scénario s'emballe, prend de la vitesse, dérape. Orgie générale. Religion et mythologie, sexe et violence, tout et son extrême. Adoration et possession. Deux maîtres mots pour qualifier cette seconde saison, avec au centre de toute cette folie pas douce du tout, la ménade alias Maryann. Cette déesse, mi-femme mi-taureau, adepte du voyeurisme, exerce un contrôle mental sur ses victimes lui permettant de les voir accomplir tous ses fantasmes de femelle déchaînée. Et ceux-ci concernent évidemment tous les vices et excès que les humains essayent normalement d'éviter. Nourriture, alcool, drogue, pulsions sexuelles, violences physiques... Ingurgiter, accueillir, avaler, recevoir ; pénétrer, frapper, enfoncer, gaver. Les effets spéciaux lors des scènes sous l'emprise de Maryann rajoutent un sentiment de haut le coeur. La ménade vibre, accélère, émet des ultra sons, dans un décor nauséabond. Déroutant. Kiffant ! Beurk...

Un final en apothéose pour cette seconde saison, encore sur la notion de sacrifice, forcé cette fois ; ou comment les croyances en une force supérieure vont être synonymes de délivrance.

Anthony REVOIR Envoyer un message au rédacteur

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