YOROÏ

Un film de David Tomaszewski

Des états d’âmes mués en yokaïs

Synopsis du film

Aurélien a réalisé le rêve qu’il avait lorsqu’il était ado, à 12 ans : devenir chanteur et remplir des salles de spectacle. Décidé à prendre un peu de distance avec la célébrité, il s’installe dans une maison au Japon avec sa femme Nanako, enceinte. Déconcerté par l’avalanche de messages sur son portable lorsqu’il remet la 4G, il fait tomber celui-ci dans le puits présent au centre de la pièce principale. Descendu en rappel pour le récupérer, il découvre au fond, dans le sable, des éléments métalliques moulés, comportant visages et dessins divers. Mais après avoir disposé quelques morceaux sur ses avant-bras et ses cuisses, l’ensemble des autres pièces se met en mouvement, pour former autour de lui une armure, qu’il ne peut alors plus enlever. Nanako et lui vont devoir enquêter sur cette armure maudite…

Critique du film YOROÏ

Les avant-premières en présence d’Orelsan avaient fait salles combles à Lyon et ailleurs. Voici qu’arrive la nouvelle introspection du chanteur, en forme de long métrage fantastique trempé dans le folklore japonais, avec force monstres et combats teintés taekwondo. Le projet avait de quoi intriguer et le résultat est plutôt efficace, mêlant récit d’aventure autour de cette armure (« yoroï » en japonais, d’où le titre), parabole assez évidente de la carapace que l’artiste a dû développer face au cirque médiatique, aux fans envahissants, mais aussi à toutes les autres pressions de la vie (la famille, les amis anciens ou nouveaux, la célébrité tout court…). Si le sujet n’est pas nouveau, transpirant déjà dans les textes du chanteur, comme dans la série documentaire qui lui était consacrée, la forme est pour le moins originale.

Dans l’ensemble le long métrage ménage un certain suspense, offre de nombreuses scènes de combat plutôt efficaces et intègre des monstres (les fameux yokaïs) aux représentations diverses assez réussies, qui auront forcément un lien avec le passé ou les peurs du héros. Si le message plus personnel d’ensemble (comme quelques dialogues ponctuels) paraîtra plutôt bateau, la réflexion globale se teinte du fameux phrasé du chanteur, faisant ici l’aspect percutant ou décalé de certaines scènes, notamment dans la dernière partie, de retour en France. Incisif et par moments provocateur dans certaines réparties, l’humour est omniprésent, ne faisant cependant pas toujours mouche (la prière devant l’arbre, les commentaires sur certains yokaïs revenant…). Mais au final, ce divertissement, dans sa logique centrée sur les excès liés à la célébrité et les risques de mégalomanie devrait emporter l’adhésion des fans et offrir suffisamment d’action et d’évasion pour attirer un autre public à condition qu’il ne soit pas allergique aux pics lancés et aux mots décalés.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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