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WONDERFUL DAYS

Un film de Kim Moon-Saeng

Ode animée !

Dans un futur proche, la pollution et les guerres ont décimé une grande partie de la population et les survivants ont construit et se sont réfugiés dans la ville d’Ecoban. Celle-ci vit grâce à la pollution et aux émanations toxiques produites par les villes situées alentour. Les dirigeants de cette cité magique aux origines mystérieuses veulent reconduire pour les 50 prochaines années cette situation, ce qui se ferait au dépend de la population extérieure. Un groupe de rebelles plus ou moins concernés va tenter de mettre fin à l’hégémonie de cette ville-pays…

Premier grand film d'animation futuriste produit par la Corée, "Wonderful Days" tente de marcher sur les traces de ses glorieux aînés japonais. Avec un cahier des charges des plus rempli, le réalisateur et son équipe réussissent leur pari en jouant sur le minimalisme. Jamais en effet, celui-ci ne table sur la surenchère en effets spéciaux et autres combats, mais il prend le temps de présenter tous ses personnages et leurs différents dilemmes. L'histoire des enfants, amis séparés durant leur vie par un tragique événement, est une fois de plus utilisée pour resserrer les liens entre les personnages et, l'amour se nichant jamais très loin, le scénariste a la bonne idée de ne pas trop forcer le traits.

De lancer cette opposition entre deux ethnies appartenant à la même race, les êtres humains, ramène inexorablement à la lutte et à l'exploitation du tiers monde par les pays industrialisés. Dans des décors en images de synthèses qui parfois ne s'éloignent que peu de certains bidonvilles sud-américains, il brosse une tragédie aux préoccupations très contemporaines avec notamment le problème de la pollution. Et dans ce cadre sombre, où les aspirations de la population sont reléguées derrière celle de survivre à un monde en pleine décrépitude, il subsiste des personnages à l'âme pure, se battant pour un monde meilleur, un endroit dont les enfants pourraient rêver.

Cette philosophie développée par les scénaristes, même si on peut lui reprocher de revenir souvent dans les films post-apocalyptiques, reste un des deux axes majeurs avec l'élément écologique. D'ailleurs les images renforcent cette sensation d'être pris comme les témoins de ce que nous pourrions faire de notre planète. Ce qui frappe alors le spectateur, c'est l'opposition franche entre l'état de décrépitude des lieux exploités par l'homme, et le paradis artificiel, propre mais trop irréel, des dominants. Cela est relevé par les scènes d'action et de poursuite qui emmènent le spectateur d'un point à un autre en quelques secondes lui laissant suffisamment de temps pour apprécier la déchéance de la nature.

En fin de compte un dessin animé d'action dont le propos principal reste l'écologie et l'état de la planète, l'aventure, les rivalités et les ambitions de tous les protagonistes contribuant à sa déchéance. Certes ce film n'est pas exempt de défauts visuels, ou narratifs, mais l'intention est trop fortement ancrée pour ne pas paraître sincère et malheureusement bien trop réaliste.

Guillaume BannierEnvoyer un message au rédacteur

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