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WILD MEN

Un film de Thomas Daneskov

Un thriller délicieusement décalé

Dans les bois, un homme vêtu de peaux de bêtes, tire avec son arc de fortune sur une chèvre. Il la rate et finit par se rabattre sur un crapaud. Mais le lendemain, il git à terre, se tordant de douleur. Affamé, il tombe alors sur un emballage de barre chocolatée. Peu loin de là, face à lui, se trouve une station service, qui regorge de nourriture…

Wild Men film movie

Alors que l'introduction donne l'impression de se retrouver dans "La Guerre du feu" version garçon sensible (l'homme pleure dans le premier plan où il apparaît), ce n'est donc pas un homme de Cro-Magnon que la caméra observe depuis quelques minutes, c'est Martin, un homme lambda, parti vivre dans les bois de manière sauvage, mais qui, ayant faim, se rend tranquillement dans la supérette de la station service, où son absence de carte bleue ou de monnaie risque de poser problème. C'est ainsi à partir de deux dérapages, que le scénario de "Wild Men" regroupe ses deux anti-héros, Martin, fuyant le monde moderne et déclenchant une altercation dans la station service, et Musa, un danois d’origine iranienne, victime d'un inattendu accident de voiture avec deux collègues. Peut alors commencer une double course, celle des deux hommes vers un supposé village où tout le monde vit à la manière des vikings, et celle de leurs poursuivants : un chef de la police flanqué de deux idiots, et d'autres hommes.

Fonctionnant sur l'humour à froid et le décalage situation/action ou situation/réaction, "Wild Men" est une comédie policière barrée, qui emprunte toujours des chemins inattendus, faisant de l'absurde une règle de base. Dans un mélange de flegme et de violence soudaine, Thomas Daneskov n'hésite pas à titiller notre sensibilité (le moment où Martin tente de recoudre « sur le vif », la blessure à la cuisse de Musa...), le réalisateur, dont c'est le deuxième long après "The Elite" en 2015, livre un thriller efficace autant qu'une amusante réflexion sur le prétendu besoin de retour aux sources, doublé d'une fable tordue sur l'honnêteté. Un bel exemple d'humour nordique, alliant subtilement mauvaises interprétations et a priori, bénéficiant d’un acteur principal azimuté juste ce qu’il faut (Rasmus Bjerg), qui profite de plus des magnifiques paysages de Norvège.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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