WHERE THE NIGHT STANDS STILL
L’ombre d’une vie au service des autres
En Italie, une domestique originaire des Philippines, Ate, âgée de plus de 60 ans, a hérité de la grande maison de son employeuse, Madame Patrizia. Elle reçoit la visite de parents, Kuya et Rosa, eux aussi domestiques loin de leur pays d’origibe, qui voudraient bien la convaincre de vendre ce lieu qu’elle continue à entretenir soigneusement…

"Where The Night Stands Still" s’ouvre, dans un beau noir et blanc, sur le visage d’une vieille femme, les yeux fermés, un reflet de lumière sur son front. Sortant de son lit à la grande et sombre moustiquaire, celle-ci s’adonne ensuite à des tâches visiblement quotidiennes, de la prière du matin (pour notamment Madame Patrizia) au lavage de l’escalier, en passant par le balayage de l’entrée. Les cadres sont précis, l’usage du cadre dans le cadre réussi, les quelques plans sur l’intérieur comme le parc donnant une idée de l’ampleur du domaine, et donc de sa valeur.
Car c’est autour de cette notion que va tourner l’intrigue de la suite du film, avec l’arrivée de deux proches, aux parents desquels Ate envoyait régulièrement de l’argent, mais progressivement plus intéressés par son héritage que son bien être. Du pardon d’un passé soumis à la violence, au potentiel surgissement de celle-ci, la torpeur des lieux et du rythme de cette journée ne sont qu’une douce apparence propice à mieux caractériser la transmission de celle-ci, comme son lien à l’argent et à un exil économique. Ne livrant pas tous ses secrets, révélés au détour d’un échange ou par exemple d’un plan en plongée sur le gazon et un cercle de pierres, "Where The Night Stands Still" peine tout de même à convaincre totalement, du fait de la faible épaisseur des personnages débarqués de loin, et malgré une interprétation de qualité.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur