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WHEN ANIMALS DREAM

Les hommes sont des animaux comme les autres

Marie, 16 ans, habite avec ses parents dans un petit village de pêcheurs du Danemark. Sa mère est atteinte d'une mystérieuse maladie qui la paralyse. Alors qu'elle débute un nouveau travail, Marie commence à développer d'étranges plaques sur lesquelles pousses de longs poils velus...

C'est dans la mystérieuse région du Jutland, au Nord-Est du Danemark, que le réalisateur Jonas Alexander Amby a choisi de planter son décor pour ce récit social horrifique. La photographie très travaillée joue avec ce paysage crépusculaire. Nous voilà donc transportés dans cette contrée brumeuse où vit une petite communauté recluse et très religieuse dans laquelle tout le monde se connaît. Marie est une charmante jeune femme solitaire prenant soin de ne pas attirer l'attention dans ce trou perdu dans lequel chacune des actions sont jugées et commentées. Sa mère avait déjà la réputation de faire tourner les têtes des hommes du village avant qu'un étrange mal ne la paralyse. Désormais, c'est son père (le sous-estimé Lars Mikkelsen) qui s'occupe d'elle.

Il faut dire que dans ce village, les femmes ont l'air de faire peur aux hommes. À juste titre semble-t-il, car, petit à petit, le corps de Marie se métamorphose d'une manière peu commune. Elle se découvre, sur sa poitrine, des plaques sur lesquelles poussent de longs poils velus. On a beau intégrer le fait qu'elle puisse être en pleine phase de puberté tardive, il y a tout de même de la sacrée fourrure qui pousse là-dessous ! Si l'on fait aisément le parallèle avec les moult changements du corps féminin en pleine adolescence, on se rend vite compte que le propos du jeune réalisateur danois ne réside pas dans cet artifice qu'il laissera bien volontiers à la saga "Twilight". Ce sont en fait plutôt les effets d’entraînement du groupe au sein de cette communauté largement enclin à faire la chasse aux sorcières qui frappent. Malmenée par ses collègues percevant sa différence, Marie va très vite leur montrer de quel bois elle se chauffe les nuits de pleine lune !

"When animals dream" est remarquable, non seulement en termes esthétique (la photo tantôt ocre virant sur du sépia, tantôt froide à travers une palette aux couleurs marines) mais aussi en termes de subtilités, rarement vues dans un film de loup-garou. Le scandinave préfère ici l'approche par l'intimité et la construction d'une atmosphère soignée aux jump-scares et massacres sanglants pour faire monter la tension. En plus d'être charmant, c'est plutôt efficace et ça tient mieux sur la longueur.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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