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WELCOME TO THE RILEYS

Un film de Jake Scott

Une famille en deuil

Au cours d’un déplacement professionnel, Doug Riley rencontre Mallory, stripteaseuse dans un club de la Nouvelle-Orléans. L’affection paternelle qu’il ressent pour elle bouleverse le mariage de Doug et Loïs, huit ans après la mort tragique de leur fille unique…

Fils de Ridley Scott, le clipper Jake Scott n'avait jusque-là réalisé qu'un seul long-métrage, l'indigeste "Guns 1748". Une aberration filmique épuisante et vaine, qui pouvait laisser craindre le pire quant à ce nouveau projet. Heureusement, dix ans auront passé depuis ce premier méfait cinématographique : de quoi gagner en maturité. Film sur le deuil et la reconstruction, "Welcome to the Rileys" bénéficie surtout du talent de ses acteurs, à défaut d'avoir vraiment quelque chose à raconter.

Dans la cadre d'une Nouvelle-Orléans en ruine, métaphore incroyablement cinégénique de l'état d'esprit des personnages, James Gandolfini et Melissa Leo (tous deux excellents) campent ce couple détruit par la mort d'un enfant, dont le sauvetage psychologique et social passera par une relation construite avec une autre abimée de la vie. Cette âme en peine, c'est l'extraordinaire Kristen Stewart, dont la fragilité et la sensibilité à fleur de peau font des merveilles à l'écran, bien loin des "twilighteries" qui l'ont fait connaître.

Comme une réminiscence tardive du personnage qu'elle incarnait dans "Into the Wild", la jeune actrice se laisse bercer par les mouvements souples d'une caméra à la douceur pénétrante, permettant de passer outre l'absence de vraie histoire. Car c'est bien là que le bât blesse, tant la justesse de l'interprétation jure tragiquement avec la narration bien trop simpliste et peu originale qui se déroule à l'écran. En espérant tout de même qu'il ne faudra pas attendre encore dix ans avant de voir le cadet de la fratrie Scott revenir au cinéma.

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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