UNE GUITARE À LA MER
Tout juste magnifique
Une famille de capybaras qui s’intéresse de près à un poulailler, un garçon qui rencontre une étrange créature en forêt de nuit, une fouine qui vend des cravates aux animaux de la forêt…

Voici un recueil de courts métrages d’animation qui donne du baume au cœur et aligne deux courts d’une dizaine de minutes et un troisième de 30 minutes qui donne son titre à l’ensemble, multiprimé au dernier Festival d’Annecy (notamment du Cristal pour une production TV). Il y est question de rencontres entre créatures très différentes, menant à de l’entraide voire de l’amitié. Le premier film s’intitule "L’arrivée des capybaras" (10 mn, France / Uruguay / Chili), et se déroule dans les rivages d’un lac, au milieu des roseaux, avec une famille de ces animaux nageurs approchant un poulailler et le plus jeune montrant autant de curiosité qu’un des poussins. Récit d’entraide entre animaux, loin des hommes qui représentent finalement le seul danger, le court métrage est en animation traditionnelle, avec des personnages aux traits de contours épais et aplats de couleurs, sur fond de décors peints, et particulièrement épurés (les roseaux...).
Deuxième court, "Les Bottes de la nuit" (12 mn, France) bénéficie d’une belle animation tout de noirs et nuances de gris, au rendu absolument sublime façon fusain ou nuages de points. Envoûtant, on y suit un petit garçon faisant la belle de nuit et guidé dans la forêt par une petite créature. L’aspect fantomatique et la multiplication des rencontres étranges séduisent, l’ensemble étant porteur d’une mystérieuse poésie. Dernier court métrage, "Une Guitare à la mer" (30 mn, France) est film en stop motion aux figurines de papier moulé dotées de plumes et tissus, et aux décors de carton simples en termes de volumes. Les arbres y sont tantôt peints sur les façades, tantôt en pliages de papier coloré, le volume étant parfois obtenu par une superposition de calques de couleur. Quant aux flammes, elles sont évoquées par des morceaux de tissus, alors que l’eau d’une cascade est faite de plastique. L’histoire, elle, mêle les aventures d’une fouine trimbalant sa valise pleine de cravates à vendre, et récits de souvenirs et de rêves, expliquant notamment tout le trajet de sa guitare, alors qu’elle fait la connaissance d’un chat, d’un hérisson, d’un capybara ou d’un oiseau. Les plus petits devraient être sous le charme, tandis que les plus grands s’émerveilleront devant les différentes techniques utilisées et la poésie de certains passages.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur