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UNE FOIS QUE TU ES NÉ

Trop bon, trop con !

Une famille unie, une relation père – fils très forte. Lors d’un voyage en mer, Sandro, un jeune garçon de 12 ans, tombe par-dessus bord pendant la nuit ; le temps que son père s’en rende compte, le garçon est déjà loin. Il sera alors recueilli par un bateau de clandestins cherchant à fuir l’Europe de l’est pour l’Italie…

La parabole de la famille modèle, aimante, qui entoure un enfant unique, qui plus est : un garçon, semble un peu caricaturée dans cet environnement manichéen. Sandro se retrouve repêché par des passeurs véreux, qui ne souhaitent, en le sauvant, que réclamer une grosse rançon. Grâce à l’aide généreuse d’un jeune romain, il arrivera à débarquer avec les autres sur le sol italien. Une relation fraternelle semble alors s’installer entre les 2 jeunes.

Le thème omniprésent de l’immigration sert de toile de fond au réalisateur, mais on regrettera son traitement archi-manichéen de celui-ci. L’immigration ici est dépeinte comme une invasion du territoire, une prolifération. Les roumains ne viennent pas pour s’insérer et obtenir une meilleure qualité de vie, mais pour vivre de petites arnaques, de prostitution, et voler. Pourtant, sans vouloir être politique, le réalisateur nous semble faire preuve d’intolérance en faisant de ce phénomène un énorme cliché. Pendant que ce film planche en compétition, on préférera la vision plus humaniste de Brigitte Rouan du problème de l’immigration (avec Travaux).

Les thèmes de la perte d’identité, de la fuite et de la solidarité entre compagnons de galère auraient pu nous attendrir, si ce n’est nous émouvoir. Néanmoins, rien ne peut arracher une larme ou un sourire aux spectateurs, contrairement à son précédent opus (Nos meilleurs années). D’ailleurs, on regrette que la scène de noyade du jeune garçon soit orchestrée de la même manière que dans La leçon de piano, dans laquelle Holly Hunter accrochée à son piano. Ce manque d’originalité est décevant.

Globalement, on sort déçu de ce film tant attendu, après l’excellent « Nos meilleurs années ». Le ton moralisateur, et presque mièvre, n’arrive pas à nous toucher, ce qui est dommage pour un récit qui en avait pourtant le potentiel.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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