ULTIMATUM

Un film de Alain Tasma

Conflits intérieurs et extérieurs

Décembre 1990, Les Etats-Unis s’apprêtent à mettre à feu et à sang l’Irak si Saddam Hussein n’évacue pas le Koweit. Les habitants d’Israël se préparent alors à être la cible du dictateur qui menacerait d’employer des armes bactériologiques…

Beau sujet de départ que de rendre compte de l’état des populations prises en otage par un conflit qui les dépasse. Nous sommes à la veille d’un ultimatum lancé par Saddam Hussein sur Israël où les habitants se préparent au pire : la guerre. Le réalisateur dresse alors les portraits croisé de petites gens intimement liés. L’idée intéressante du film est de parler des petits conflits dans les grands. Alors que la guerre est sur le point d’éclater, les conflits s’installent dans les maisons.

Ainsi, un jeune couple de Français se déchire quotidiennement. La mère de la fille de ce couple tyrannise son mari dès qu’elle n’a plus de nouvelles de sa fille, une jeune maman est en crise, ne supportant pas de mettre son nouveau-né dans un lit hermétique, et des tensions s’installent dans le travail d’un jeune homme… Mais ce n’est pas tout noir pour tout le monde. Parallèlement, la guerre renforce des couples ! Citons le directeur d’un magasin qui retrouve son amant d’avant.

Le problème d’ "Ultimatum" est que la qualité de traitement des différents portraits n’est pas identique pour tout le monde. Et là où le bas blesse, c’est que malheureusement, l’histoire la moins intéressante concerne les personnages principaux du film. Les deux acteurs (Gaspard Ulliel et surtout Jasmine Trinca) font plutôt très bien leur boulot mais il faut avouer qu’on a fortement envie de mettre un terme à leur relation dès leur deuxième scène de dispute… Ça nous démange et on ne pense plus qu’à cela… d’autant plus que le personnage de Ulliel est à baffer du début à la fin. Ce qui ne fait pas honneur au film… loin de là. Dommage, car certaines scènes étaient très réussies, qu'il s'agisse des distributions de masques aux populations, des dialogues endiablés entre Boujenah et Galiena ou de la folie naissante de Mme Finger-Mayer, touchante voisine impeccablement interprétée par Meriam Zohar.

Mathieu PayanEnvoyer un message au rédacteur

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