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LES TRIBULATIONS D'UNE CAISSIÈRE

Un film de Pierre Rambaldi

Les joies de la caissière ouvrière

Solweig est caissière dans un supermarché, et la vie n’est pas rose tous les jours, pour elle et ses collègues. Les clients les traitent souvent avec indifférence, voire avec mépris, tout comme la direction. Solweig s’est mise à écrite un blog sous le nom « Qu’est-ce à dire », dans lequel elle se confie, parlant de son métier et du monde de la grande distribution. De manière complètement inattendue, le blog rencontre un grand succès, et le journal local, à l’affût d’un scoop, décide d’envoyer dans le supermarché une journaliste infiltrée, pour trouver miss « Qu’est-ce à dire »…

La réussite du film consiste à ne pas aborder la classe ouvrière avec misérabilisme, mais au contraire, avec beaucoup de fraîcheur. Le réalisateur Pierre Rambaldi a bien choisi son casting et à su s’entourer de la lumineuse Déborah François qui rehausse constamment l’ambiance par sa bonne humeur. Car le sujet n’est pas à la base très excitant. Les caissières permettent de faire marcher la grande distribution, qui leur offre un salaire de misère, des horaires parfois scandaleusement difficiles et une absence de considération de la direction, tout comme de la clientèle. Bref, on nous parle de la classe ouvrière d’aujourd’hui…

Mais pour ne pas plomber le film au bout de cinq minutes, Rambaldi a choisi de tirer son propos vers la comédie. Bref, on est surpris de passer un très bon moment avec ces caissières, de partager leurs moments de complicité entre elles, quelques moments de sympathie avec des clients humains, mais aussi les affronts divers et variés qu'elles subissent de la part des clients mal lunés et de la direction en la personne d’un petit chefaillon. On sourit, par compassion, devant leur façon d’encaisser certaines choses pas rigolotes, et on est amusé lorsqu’on assiste à des leçons de langage entre Solweig, qui parle très bien le français, et une de ses collègues qui parle un langage de banlieue que l’on a parfois du mal à comprendre.

On se lasserait cependant au bout de dix minutes, si l’intrigue du film n’était pas entretenue par la présence de la taupe qui essaie de démasquer Solweig, et le début d’une histoire d’amour entre cette dernière et un jeune acteur de bonne famille. C’est sans doute ce dernier aspect du film qui est le moins réussi, avec son côté un peu trop à l’eau de rose, même s’il possède cependant un vrai charme. Cette sous-intrigue est touchante, mais le réalisateur ne fait pas toujours dans la dentelle. La scène de la rencontre sous les flocons, par exemple, est plutôt poétique, le galant venant tendre la main à Solweig qui a chuté dans la neige. Mais on peut dire qu'à ce moment précis le réalisateur manque un peu de retenue.

Ce film est au final un grand élan de tendresse envers ces caissières qui supportent le monde (et notamment celui de la distribution) dans tous les sens du terme. Un message de bon ton, appréciable.

Ivan ChaslotEnvoyer un message au rédacteur

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