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TO KILL A MONGOLIAN HORSE

Un film de Xiaoxuan Jiang

Éleveurs dans l’âme

Saina travaille à la fois dans un ranch avec son père, où ils élèvent moutons et chevaux, et à la ville où il participe à un spectacle historique d’équitation, mêlant mongols et chinois. Quand il est à la ville, il dort avec les autres employés, dont son ami Hasa, bientôt victime d’un accident de cheval et contraint de vendre ses moutons…

"To Kill a Mongolian Horse" est un récit centré sur l’exode rural en Mongolie et les difficultés auxquelles font face les éleveurs, tentés par des revenus en apparence plus aisés en ville. Le héros, Saina, homme d’une quarantaine d’années, est ainsi divisé entre son ex-femme Tana et sa fille, dont il s'occupe de temps en temps, et son père qui vit seul sur un haut plateau désertique. Il est aussi divisé entre son statut d'employé dans un spectacle hippique et son labeur d’éleveur, traitant autant des moutons que de chevaux que l’on laisse en liberté, et qu’il faut parfois ramener, comme ce cheval blanc au début du film. Un métier qui exige de monter, comme il le fait lorsqu’il participe à des spectacles en ville, défendant là plus ou moins sa culture et l’histoire de son peuple.

Récit de résistance à un mouvement d’exode économique, poussé par des intérêts pour une terre aux richesses souterraines convoitées, qui n’améliore les conditions de vie qu’en apparence (perte de racines, diminution de la liberté, solitude et dépression, tentation de l’alcool...), le film aborde avec tact la souffrance de ceux qu’on cherche à la fois à exploiter et à réduire à des représentants d’une culture muséifiée dans une réserve d’autochtones pour touristes. Si les plans de la plaine sont magnifiques, sublimant les prairies et les couchers de soleil, le film rend autant hommage aux conditions difficiles des lieux qu’il s’avère dépaysant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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