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THÉRÈSE DESQUEYROUX

Un film de Claude Miller

Être une femme libérée c’est pas si facile

1922. Thérèse est une jeune femme forte, à l’esprit libre, tout à fait consciente de son devoir familial, qui vise à l’unir à un homme du pays pour rassembler deux grandes propriétés terriennes. Conciliante, elle va rentrer dans la famille Desqueyroux, et adopter une petite vie bourgeoise qui va la faire sombrer progressivement dans l’ennui et la dépression...

Pour son dernier film, Claude Miller a de nouveau choisi de porter à l’écran le parcours d’une femme forte (comme il l’a fait de manière récurrente depuis « L’effrontée »). Encore une femme à l’esprit guerrier, érudite, mais qui perdra peu à peu sa fraîcheur, en permanence tiraillée entre son devoir et sa loyauté envers l’engagement qu’elle a pris devant Dieu, en s’unissant à Bernard Desqueyroux. C’est avec une grande délicatesse que Miller a su mettre en scène les émotions de son personnage, alternant des passages de dialogue extrêmement justes et des scènes de silence où l’on se sent transpercé par les émotions que ressent son héroïne.

Tout l’intérêt du film repose sur l’influence que peut avoir un milieu et une certaine pression sociale sur une femme qui est en avance sur son temps et les conventions, et qui malgré tout essaie de se fondre dans le moule, jugeant ses idées trop fantasques. Le duel entre sa raison et sa propre personnalité est un combat d’une grande violence, fait de frustrations et d’abnégation.

Cette Amazone insoumise d’une autre époque, Thérèse Desqueyroux, est incarnée avec une grande justesse par Audrey Tautou. Contrairement à son interprétation dans « Coco avant Chanel », elle réussit ici à donner vie à de nombreuses émotions simplement grâce à une gestuelle et à des mimiques contenues, toujours justes. Face à elle, Gilles Lellouche, malgré une belle interprétation, passe malheureusement pour un « crétin des Alpes » (même si on est ici dans les Landes) coincé dans un costume trop étriqué pour son gros bide de mangeur de cannelés.

« Thérèse Desqueyroux » ne marquera peut être pas un « tournant » dans la déjà longue et impressionnante carrière d’Audrey Tautou, mais ce film a été l’occasion de prouver qu’elle n’est pas qu’une jeune femme au regard pénétrant et dérangeant qui joue les empêcheuses de tourner en rond dans les comédies françaises pour vingtenaires et trentenaires. C’est avant tout une grande actrice du cinéma français.

Véronique LopesEnvoyer un message au rédacteur

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