THE MONKEY

Il fait bon mourir !

Synopsis du film

Un beau jour, la mère de Hall et Bill leur annonce que leur père est parti chercher des cigarettes et n’est jamais revenu. C’est un choc pour les deux jumeaux et ils commencent à vouloir comprendre qui était vraiment leur paternel en fouillant dans ses nombreuses affaires. Dans leur recherche ils vont alors tomber sur un singe mécanique en apparence innocent. Mais lorsque l’on remonte son mécanisme et qu’il commence à jouer du tambour, des morts accidentelles plus qu’étranges commencent à se produire…

Critique du film THE MONKEY

Auréolé de son succès international avec "Longlegs" l’année dernière, Osgood Perkins continue son petit bonhomme de chemin cette fois sous la houlette de James Wan avec sa compagnie de production Atomic Monster. En dehors de l’argument marketing, cette rencontre créative augure du meilleur tant l'univers des deux cinéastes pouvait fusionner en quelque chose d’intéressant. Nous ne présenterons plus James Wan, réalisateur de films ayant marqué l’imaginaire collectif avec par exemple "Saw" (2003) et "Insidious" (2010) et pour ce qui est du fils du méchant de "Psychose" d’Alfred Hitchcock on vous renvoie à l’article sur son précédent métrage où l’on détaille son parcours, assez récent. L’autre facette du cinéma de Wan est marquée par un cinéma excessif à cheval entre horreur décomplexée et script nanardesque, et ce sont bien des essais comme "Dead Silence" (2006) ou plus récemment "Malignant" (2021) qui nous l’ont prouvé.

"Malignant" hélas n’a pas été un franc succès très certainement dû au nom du réalisateur qui résonne dans la tête du spectateur lambda comme l’homme qui créa le "Conjuring Verse" chez Warner (pour le meilleur mais surtout pour le pire). Pour son nouveau projet, le service marketing n’a pas su le vendre tant le film ne ressemble à aucun autre et se pare d’un humour très noir assez peu présent dans le cinéma du monsieur jusqu’à présent (hormis… "Dead Silence"). Et on constate dès la séquence introductive pourquoi ces deux-là devaient se rencontrer. Une tension crescendo, des cadres millimétrés avec en prime déjà l’un des premiers fous rire d’une longue série, la séquence introductive ainsi que la mise en place de l’intrigue revêtent ce manteau étonnant d’humour acide. Et c’est alors que l’on distingue la singularité du projet. La peur est réelle ne vous méprenez pas, les rires provoqués par les situations cocasses dignes des meilleurs moments de la franchise "Destination Finale", ne sont là que pour souligner le soulagement que l’on a face à un héros qui se retrouve dépassé, souvent témoin malgré lui de ces soi- disant accidents.

Le sentiment d’effroi est renforcé quand les choses basculent à mi-parcours pour se diriger vers le conte macabre et où l’on comprend que tout le monde peut être en danger. La mort peut frapper n’importe où, n’importe quand et surtout n’importe comment. Nous ne révélerons rien ici du déroulé de l’histoire ainsi que des petites surprises que le script réserve, mais on peut vous assurer que cette balade au fin fond du Maine vaut le déplacement. Déjà parce que voir Theo James faire autre chose que du "Divergente" ou "Numéro 4" ne peut que nous ravir tant l’acteur offre une palette de jeu tour à tour réservée et inquiétante. Les jeunes acteurs qui campent les versions jeunes des jumeaux sont aussi à saluer tant leur lutte intérieure pour exister sans père nous touche et c’est peut être là aussi où le film marque des points. En plus de ses trouvailles joyeusement gores et franchement drôles, le récit n’oublie pas l’essentiel : l’émotion.

Alors que la fin approche, on constate avec amertume que le thème principal autour de la figure paternel absente, fuyante ou défaillante - thème essentiel chez l’écrivain Stephen King dont le film est une adaptation d’une nouvelle éponyme - est le vrai mal qui s’abat finalement sur nos personnages. Le singe mécanique n’est que l’image de la pièce lancée en l’air face à un destin incertain, une rancœur enfouie transformée en vengeance ou une frustration. Chaque personnage mis en scène dans le récit se verra porteur de ce mal : celui de l’enfant abandonné par le père, d’une manière ou d’une autre, et sa recherche presque illusoire visant à le trouver ailleurs. Osgood Perkins continue son étude du Mal avec cette fois James Wan en compagnon de route, avec un résultat tour à tour poilant et terrifiant. A quand la prochaine virée ?

Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur

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