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THE CEMIL SHOW

Un film de Bariş Sarhan

Un certain amour du cinéma...

En dehors des auditions qu’il passe, Cemil, vigile dans un centre commercial, passe son temps à répéter les scènes d’un classique du cinéma turc, dont le remake est en préparation, ceci au lieu d’observer les écrans des caméras de surveillance. Il s’aperçoit un jour que l’une de ses collègues, qui est aussi la maîtresse de son boss, n’est autre que la fille de l’acteur Turgay Göral, qui jouait le méchant iconique dans ce film et dans d’autres…

The Cemil Show film movie

Présenté dans la section Big Screen du Festival de Rotterdam 2021, "The Cemil Show" est une comédie policière sur fond d'amour du cinéma, jouant sur les multiples humiliations dont fera l'objet son personnage principal, vigile dans un centre commercial, pour faire de celui-ci une cocotte minute prête à exploser, intégrant peu à peu toutes les caractéristiques du vilain dont il voudrait le rôle. Introduisant le personnage avec humour (il fait des pompes qui lui permettent de tourner les onglets sur son smartphone avec son nez !), le scénario mêle peu à peu réalité et fantasme du pseudo-acteur, et développe autant son personnage que celui de sa collègue, Burcu, montrant à la fois l'imprégnation de l'homme par le cinéma et le besoin de cette dernière de retrouver un lien avec son père, absorbé dans ses souvenirs de gloire.

Variant les formats, selon que l'on se trouve au moment présent ou dans un film d'antan (on passe au format "carré" pour les extraits qui inspirent son héros...), Baris Sarhan réussit à distiller une part importante de nostalgie, soulignant autant l'importance de l'imaginaire que celle du lien véritable. Ozan Çelik fait des merveille en jeune chiot incontrôlable, dévoré par sa passion, qui interfère malgré lui dans la liaison entre son boss et sa collègue. Sa persévérance nous fait osciller entre admiration et inquiétude. Et l'auteur trouve toute la justesse de son propos, lors d'une scène clé, où il met en parallèle les démarches de cet homme, se grimant comme son personnage, et de cette femme, se débarrassant des apparats (maquillage, extensions capillaires...), pour mieux reprendre son indépendance. Un film affichant ainsi quelques élans féministes, et replaçant le travail et l'autorité à leur juste place.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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