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THANATOS, DRUNK

Un film de Chang Tso-chi

Traumatismes imbuvables

Une femme bourrée danse avec son fils, qu’elle considère comme bon à rien. Elle a eu en fait deux enfants, d’un mari qui est jadis parti. L’un est parti aux USA, l’autre vit à Taipei, fasciné par un gogo-dancer dont il partage l’appartement. Les destins de chacun s’entremêlent, masquant divers secrets…

Comment se repérer dans la narration déstructurée qui nous est proposée ici ? Il vous faudra d'abord repérer quels sont les liens entre les uns et les autres. Non sans difficultés, puisque le principe même du film est de mêler les temporalités... et les réalités. Car ici le personnage principal passe le plus clair de son temps sous l’influence de l'alcool (comme la plupart des autres d'ailleurs). Et ce que l'on peut prendre un instant pour une drôle de poésie contemplative (le jeune homme observe un rat en train de mourir, ou filme un ver et une fourmi) n'est en fait que l'expression de l'état second de ce garçon perturbé.

Brouillon, inutilement envahi par la musique, ce film taïwanais situé dans les bas fonds de Taipei, étale à n'en plus finir les destins cliché et sans issue (celui qui travaille pour une boite de distribution de films gays est aussi gogo-dancer la nuit), les traumas et autres jalousies. Il fait preuve d'un voyeurisme racoleur à la limite du supportable, nous offrant à la fois dissection d'un sexe au couteau ou scène de sodo avec pommeau de douche en prime. Ne ménageant pas les effets inutiles (ralentis et autres), le réalisateur épuise le spectateur, qui n'a qu'une envie, sortir au plus vite de ce cauchemar.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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