TERRIFIER

A Star is Born
Synopsis du film
Tara et Dawn, deux amies, rentrent d’une soirée bien arrosée un soir d’Halloween. Elles décident alors de s’arrêter dans un restaurant et de manger une collation afin d’éponger les excès. Mais elles vont y faire la connaissance d’Art le Clown et il n’est pas ce qu’on pourrait appeler un prince charmant…
Critique du film TERRIFIER
Sortie directement en VOD le 15 Mars 2018
C’est après avoir réalisé ses premiers courts métrages avec "The 9th Circle" (2008) et "Terrifier" (2011) que Damien Leone et son équipe décident de regrouper tout ce beau monde en un film anthologique avec "All Hallow’s Eve" en 2013. Ceci pour donner plus de corps à ce nouvel univers cauchemardesque dont le fameux Art the Clown (incarné alors par Marc Giannelli) est la figure de proue. Le film tisse un fil conducteur avec cette histoire de deux jeunes frère et sœur qui rentrent de leur collecte de bonbons le soir d’Halloween et trouvent parmi les friandises une cassette vidéo non marquée qu’ils décident de regarder sous la surveillance de leur Baby-sitter. Comme sur la saga d’anthologie "V/H/S", les courts métrages étaient alors dans la diégèse même du film, les personnages regardent comme nous un film dans un film, jusqu’à envahir leur réalité. Fait avec 2 pesos et un savoir faire déjà évident, "All Hallow’s Eve" va donner ce petit coup de pouce à Damien Leone afin d’accéder à l’étape suivante : le long métrage.
Alors que "All Hallow’s Eve" et ses trois segments lorgnent très clairement du côté du fantastique pur, avec "Terrifier" version film de cinéma, le cinéaste décide de recentrer son récit afin de réduire des coûts de production pourtant déjà peu élevés. Même si l’aspect étrange fait bien sûr partie de la fête, l’histoire reprend les codes du slasher movie basique : entendez par là des jeunes femmes à peine vêtues qui se font courser par un fou furieux en manque de sang neuf. Et le réalisateur fonce dans ce concept vieux comme le monde tête baissée. Mais ce qui pourrait le différencier c’est bel et bien cet aspect sale, que le manque de moyen finalement renforce. Moins porté sur les touches de comique d’humour noir qui atteindront leur apogée dans sa suite, "Terrifier" premier du nom essaye vraiment de faire peur. Et c’est peut être le seul des trois opus (jusqu’à présent) qui offre cette sensation réelle. Que ce soit via l’aspect de cette image numérique avec du grain, éclairée judicieusement pour créer des zones réellement noires, avec cette économie de moyens le metteur en scène filme son clown comme si il était juste un type qui se plaît à suivre des jeunes filles dans la rue tard la nuit, pour mieux les dépecer ensuite.
Lors d’un premier visionnage, et c’est quelque chose que les suites vont annuler, pour nous spectateur Art est un monsieur comme tout le monde dérangé. Et il n’y a pas plus terrifiant. Le rendu organique de ce tournage aux allures presque (on dit bien presque) amateur (surtout avec le jeu de certains comédiens et le sang qui paraît trop rose, ce qui n’est pas le meilleur pour l’immersion), permet au film d’atteindre ce niveau de malaise que beaucoup de productions récentes, avec des moyens considérables, essayent d’atteindre. Et que dire de la prestation par David Howard Thornton ? Ce que son prédécesseur avait mis en place (notamment dans "The 9th Circle") en gestuelle et mimique, Thornton l’amplifie et trouve son inspiration du côté du cinéma muet, mais surtout burlesque (on se surprend à penser à Buster Keaton), et permet à ce futur monstre du cinéma d’horreur d’entrer au panthéon des créatures angoissantes, par une porte assez grande pour être remarqué.
Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteurBANDE ANNONCE
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