TERRIFIER 2

Un film de Damien Leone

Le passage au format XXL

Synopsis du film

Sienna et son jeune frère Jonathan s’apprêtent à fêter Halloween. Pendant que l’une confectionne son costume en hommage à leur père décédé, l’autre voue une fascination morbide aux meurtres qui ont eu lieu l’année passée avec un soi-disant clown tueur dont on n’a pas retrouvé le corps. Alors que le soir de la fête arrive, le mystérieux Art fait son retour et ça ne sera pas pour distribuer des Carambars…

Critique du film TERRIFIER 2

Suite au succès et la renommée du premier "Terrifier", Damien Leone s’est penché sur une suite. Après un appel au financement participatif et doté alors d’un budget de 250 000 dollars (contre 35 000 pour le premier), le metteur en scène et son équipe voient alors plus gros, plus grand, plus gore. D’une durée de 2h18, le long métrage arrive en salle en ce début janvier 2023 avec la réputation de sale gosse déjanté qui dépasse les bornes et les limites. Et on constate d’entrée de jeu que la photographie est plus léchée, les décors sont travaillés et les scènes sanguinolentes s’avèrent débordantes d’idées sadiques pour nous en mettre plein les mirettes. On sent également une volonté de mettre en scène des personnages moins unidimensionnels que dans le précédent film.

Nous suivons alors Sienna (Lauren LaVera, la Finale Girl en devenir) et son frère Jonathan (le jeune débutant Elliot Fullam, ancien fan de l’opus précédent, devenu acteur dans le numéro deux) qui vivent avec leur mère, le père étant décédé depuis quelques années maintenant. Le film prend son temps (contrairement à beaucoup de slasher movies) pour développer les conséquences de cette perte chez nos deux héros. Sienna est une artiste, obnubilée par le souvenir d’un père peintre devenu fou, et elle trouve un jour son carnet avec à l’intérieur le dessin d’une guerrière qui lui était destiné. Elle décide alors de construire l’armure comme déguisement d’Halloween, en hommage à son père. Élément important de l’intrigue, le journal étend également l’univers autour de Art le clown, rendant son personnage plus fantastique que jamais. Une profondeur de personnage un brin lourde, notamment dans son climax, mais on ne peut que saluer l’effort, d’autant que le jeune Jonathan n’est pas en reste. Avec sa fascination un poil malsaine pour les meurtres de Art, il nous renvoie à notre propre condition de spectateur toujours curieux et voyeur. Et fait assez rare pour être souligné, le jeune Jonathan n’est pas la tête à claque habituelle de ce genre de films, bien au contraire, il est moteur de l’intrigue avec sa connaissance morbide qui lui sera finalement utile en lui permettant au passage de déjouer certains clichés de ce type de production.

Le film gagne également en épaisseur artistique, que ce soit cette image à la lumière néon rappelant les vieilles VHS d’horreur des vidéos clubs, ou grâce à ses décors. Le meilleur étant « the clown’s café », sorte de séquence hallucinée où tous les éléments paraissent autant enfantins que dangereux. Et que dire de ses effets pratiques ? Ils sont délicieusement horribles et terriblement réalistes. Plusieurs séquences risquent de vous marquer la rétine, et de notre côté on retiendra autant celle de la chambre (pas besoin d’en dire plus) ou celle, finale, complètement grand guignol où l’une des premières victimes du clown [Attention Spoiler], Victoria (Samantha Scaffidi, cachée sous les tonnes de maquillages magnifiquement réalisé) donne naissance à une abomination. C’est aussi avec cet opus que l’aura réaliste et mystérieuse de l’antagoniste vole un peu en éclat : là où Art nous a terrifiés par le passé, ici bien aidé par la gestuelle et les mimiques de son acteur (le toujours génial David Howard Thornton) notre clown tueur aura plus tendance à nous faire sourire, voire mourir de rire avec son décalage constant et un humour noir plus appuyé. Le plaisir est finalement plus évident, plus simple avec ce second opus, épisode XXL où le final se conjugue avec l’ambiance d’un "Freddy les griffes de la nuit" où tous les coups seraient permis.

Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur

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