TASIO

Un film de Montxo Armendariz

Une ode aux choses perdues, terriblement d’actualité

Tasio vit aux Pays Bas avec sa famille aux pieds de la chaîne de montagne d’Urbasa. Depuis son enfance il apprend à chasser dans la forêt, se faire des amis, mais aussi s’occuper de sa famille. Et plus Tasio va grandir et traverser les âges, plus il va se rendre compte de la responsabilité qui lui incombe. Pour le meilleur et pour le pire…

Que ce soit la description de ce métier en perdition qu’est charbonnier, avec des images saisissantes de ces huttes de paille fumant de charbon, et des risques inhérents au métier ou encore des prémisses de la vie de Tasio alors jeune enfant découvrant la liberté que la nature apporte, le film vise juste et résonne en le spectateur. Aidé par le jeu des comédiens qui dégagent une sorte de candeur, ainsi que par cette bande originale signée Ángel Illarramendi envoûtante à l’image de la sortie d’un songe, "Tasio", biopic romancé d’un charbonnier connu au Pays Basque, Anastasio Ochoa, se retrouve à mi -chemin entre un onirisme sans fioriture et une réalité violente.

La mise en scène, constituée de plans alternant entre longues poses et mouvements particulièrement réfléchis permet une représentation de l’authenticité de l’univers qui nous a été présenté assez marquante. Grâce aux 50 années de la vie du protagoniste, que le film couvre, celui-ci s'avère redoutablement d'actualité, rappelant avec un uppercut inconfortable le déclin d’un monde et l'existence d'êtres qui recherchent la liberté au milieu de tout un marasme fait d’interdictions et d’obligations. Un film qui résonnait déjà, en 1986, avec cette réalité d’un capitalisme grandissant et gangrenant chaque morceau encore pur de ce monde.

Date de sortie initiale : 16 avril 1986

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Germain BrévotEnvoyer un message au rédacteur

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