SUPER GRAND PRIX
Un film d’animation speedé, qui file sans réellement marquer
Synopsis du film
Edda, dont le père, ancien coureur automobile, est propriétaire d’un parc d’attraction, aimerait elle-même devenir une championne et décide d’aller tracter dans la foule amassée au pied de la Tour Eiffel pour le départ du Super Grand Prix d’Europe. Elle y voit là un moyen d’attirer du monde au parc, afin que son père puisse payer ses dettes et que les lieux ne soient pas détruits. Par hasard, elle tombe sur la voiture de Ed, coureur qui a remporté déjà quatre fois le Super Grand Prix et dont elle est fan. Par un concours de circonstances, elle se retrouve à conduire la voiture dans les rues de Paris, blessant Ed, embarqué au passage, au bras. Incapable de prendre le départ, celui-ci lui propose de la prendre comme doublure et de la guider avec une oreillette pendant les 4 courses qui composent le Super Grand Prix. Mais rapidement, Edda se rend compte qu’il y a un tricheur parmi les candidats…
Critique du film SUPER GRAND PRIX
Derrière "Super Grand Prix", il y a le parc d’attraction Europa Park (formidable parc pour ceux qui aiment les sensations fortes), dont les deux héros, Ed et Edda, deux souris, sont depuis des décennies les mascottes fétiches. Globalement peu développés, caractérisés principalement par leurs traumas (une mère perdue et un père au bord de la faillite pour Edda, un autre passé à découvrir lors d’un flash back expéditif pour Ed), les deux personnages s’inscrivent dans une logique de buddy movie, s’opposant sur leurs manières de conduire (l’éternel débat entre technique et instinct) avant, forcément, de se rejoindre face à l’adversité. Forcément, car on est ici face à un produit calibré pour les petits, prévu pour faire plaisir à toutes les nationalités européennes, entre coureurs de multiples pays et nature des 4 courses qui composent l’ensemble : Paris, les montagnes enneigées de Suisse, la côte d’Italie et Londres (étonnant pas d'Allemagne au programme).
Si l’on s’attache progressivement au duo de protagonistes, le côté répétitif du scénario de course en course, risque de vite lasser les plus grands, même si l’animation, à raz le sol jusque dans les airs pour les courses, est plutôt efficace en termes d’action. Mais l’enquête sur celui qui essaye de saboter la course est rapidement close, les fausses pistes étant limitées, comme les trouvailles pour gâcher la vie des concurrents. On est loin du côté machiavélique de "Satanas et Diabolo". Et avec malheureusement trop de personnages secondaires pour en servir suffisamment un ou deux en termes de comédie, le rire est rarement au rendez-vous. Même l’idée du commentateur silencieux (un dromadaire boudeur) est gâchée sur la fin, par une hystérie soudaine. Trop speed par effet de mode, même s’il s’agit là de course automobile, "Super Grand Prix" minimise le rôle de certains personnages secondaires (le père, la voyante, le mécano…) au profit d’une excitation surjouée. Les grands en sortiront probablement un peu épuisés, même si les plus petits devraient eux s’attacher à certains des animaux mis ici en valeur (coq, corbeau, ours, bouc, éléphante…).
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur
