SPILT MILK

Commençant comme une comédie enfantine, mettant en avant l’esprit inventif d’une jeune garçon prénommé Bobby, devant bientôt fêter ses 12 ans, "Spilt Milk" est en réalité également un film social réaliste comme savent en faire les Britanniques. Fort pertinemment sélectionné au Festival de Dinard 2025, le film n'a finalement pas remporté le prix du meilleur premier film, ravi par un autre film dit social, "Lollipop". Pourtant "Spilt Milk" est un bien une œuvre portant un regard d'enfant sur un problème de société qui gangrène certains quartiers : la drogue, qu'il s'agisse de la cocaïne ou d'autres produits. Le spectateur (adulte) attentif aura donc compris rapidement où le grand frère, d'apparence attentif et complice, que le personnage idéalise naturellement, a bien pu passer. Les enfants, eux, comme l'attendrissant duo central, auront besoin de la seconde partie, pour entrer réellement dans le sujet.

Du film d'enquête enfantin, on bascule ainsi, grâce aux deux formidables interprètes qui incarnent les parents, vers quelque chose de plus sombre, portant quelques questions comme des revendications. Certains personnages secondaires sont alors vus sous un autre angle, comme les deux flics aux comportements opposés (entre rigidité et bienveillance), ou les prétendus amis du grand frère, allant de fête en fête. Ouverture du regard vers un monde des adultes où les décisions sont difficiles, même quand il s'agit parfois d'aider quelqu'un d'autre, "Spilt Milk" vaut le détour, ne serait-ce que par sa capacité à aborder un sujet délicat à hauteur d'enfant, et pour le personnage secondaire de Nell, la complice de Bobby, petite boule de nerf mêlée de sang froid, à laquelle on doit quelques sympathiques moments de comédie.