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SPACE CADET

Un film d’animation sans paroles, doté d’une belle tendresse

Celeste, depuis toute petite, a toujours eu la tête dans les étoiles. Peut être parce que sa mère, astronaute, a disparu là-haut lors d’une mission. Enfin diplômée de la Space Academy, elle a pour projet de partir six mois dans l’espace. Mais son Guardianbot, sorte de robot nourrice, qui n’a jamais été séparé d’elle, se demande bien ce qu’il va pouvoir faire sans elle…

C’est dans une belle 3D, aux personnages évoquant quelque peu la stop Motion, qu’a été réalisé "Space Cadet", premier long de l’artiste Kid Koala (Eric San). Sans aucun dialogue, comme pouvait l’être "Robot Dreams (Mon Ami Robot)" il y a deux ans (alors adapté lui aussi d’un roman graphique), c’est ici aussi une histoire de robot, dont la proximité et la complicité avec la fille dont il a pris soin, Celeste, devenue adulte, se trouve soudain altérée par son départ pour une mission de plusieurs mois dans l’espace. La présence permanente de ce robot gardien, symbolisée en un seul plan sur un mur tapissé de photos dans lesquelles il figure quasiment sur toutes, est aussi incarnée, une fois Celeste adulte, dans une scène au restaurant qui se transforme en battle d’origami rythmée par la musique, chacun rivalisant dans la réalisation rapide de ces figurines de papier.

Le film suivra à partir de là en parallèle, la mission de la jeune femme, avec ses difficultés pour se défaire de créatures (façon gros virus verts volants ayant des dents) qui attaquent la carlingue de son vaisseau, et la déprime du robot qui ne pourra pas se contenter du kit de peinture pour natures mortes que lui a offert Celeste pour l’occuper. Côté aventure les enfants seront ravis, les décors dans l’espace étant à la fois colorés et originaux. Côté humour, le film assure également avec le comportement de quelques créatures intrigantes Quant à l’émotion, elle naîtra tout doucement, a travers le lien recréé avec la mère (voir le rôle du xylophone...) et au travers de la capacité du robot à rembobiner pour se diffuser des souvenirs chaleureux, renforçant encore le sentiment de manque l’un de l’autre. Un film d’animation enchanteur, qui aborde à portée d’enfants la nécessité de grandir et de laisser certaines choses derrière soi, les souvenirs étant parfois suffisants.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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