SOUS LES ÉTOILES DE PARIS
Une misère de carte postale
Sans abri, Christine a trouvé refuge dans un petit local de la voirie sous un pont de Paris. Un soir de neige, elle est réveillée par l’arrivée d’un petit garçon perdu : Suli. Il ne parle pas français et cherche désespérément sa mère menacée d’expulsion. D’abord réticente, Christine finit par l’aider, quitte à perdre le peu de confort qu’il lui reste…
En 2014, Claus Drexel signait "Au bord du monde", un excellent documentaire sur le quotidien des SDF à Paris. 7 ans plus tard, il aborde le même thème, mais côté fiction. Un grand écart de style puisque le film s'apparente plus à un conte de Noël qu'à un drame réaliste. Les personnages semblent sortis d'un roman de Victor Hugo et les lumières de Paris ont la chaleur d'un décor hollywoodien.
Certes le réalisateur connaît bien son sujet, mais l'extrapolation du récit dans un genre décalé, voire ripoliné, ne peut séduire que si le scénario est assez riche pour que la magie opère. Malheureusement n'est pas Kaurismäki qui veut et l'histoire de Christine et Sulli devient vite une fable sans surprise enrobée de bons sentiments. Catherine Frot, bien qu'assez méconnaissable, ne convainc pas vraiment. Sa silhouette, sa façon de jouer rappellent plus un personnage d’Andersen, qu’une sans abri actuelle.
Rien de nouveau en somme sous les étoiles. La condition des migrants est toujours aussi inacceptable, Les SDF toujours autant en insécurité. Un décor de carte postale aidera peut-être à éclairer la cause mais il ne suffit malheureusement pas à faire un bon film.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur
