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SOUS ÉCROUS

Un film de Hakim Boughéraba

Doppleganger et savonette

Samy est le profil type du galérien. Livreur de pizza non déclaré, inscrit à la fac de droit uniquement pour toucher la bourse, il survit comme il peut. Mais ça va encore empirer quand une légende du grand banditisme découvre qu’ils sont sosies. Celui-ci entreprend alors de lui faire porter le chapeau pour un récent braquage. Emprisonné, Samy doit tout faire pour rétablir la vérité…

Les frères Bougheraba sont de retour avec un long métrage qui cette fois lorgne davantage vers la comédie populaire des années 2000 que vers la culture Youtube. La filiation avec les films de la saga "Taxi" semble évidente, en attestent les décors de la cité phocéenne et la présence au casting de Bernard Farcy, le grand commissaire de la saga marseillaise. Quant à l’affiche du film, elle n’est pas sans rappeler celle du film "Le Boulet" d’Alain Berbérian. Mais il ne faut pas oublier non plus que "Sous écrous" est à l’origine une websérie diffusée sur Youtube, et que les caméos de stars issues d’internet sont nombreux dans cette adaptation au cinéma. De quoi satisfaire les fans de la première heure de l’équipe des films "Les Segpa" et "Les Segpa au ski".

Étant donnés les progrès effectués depuis ces deux métrages, tant en termes de scénario que de cohérence, on sera plutôt enclin ici à l’indulgence. Il faut bien dire qu’on partait de loin. On fermera les yeux sur quelques facilités scénaristiques et sur une direction d’acteurs pas toujours très convaincante. On pardonne cela car "Sous écrous" est un film divertissant, rempli de personnages attachants et hauts en couleur, et dont la plupart des situations comiques font mouches. Les reproches qu’on pouvait faire au diptyque des Segpa sur un humour qui tombe à plat, en plus d’être de mauvais goût, ne sont plus d’actualité ici.

En pur film de divertissement, il ne servira à rien de chercher ici un message profond. Même si on pourrait voir en sous texte une critique de l’uberisation de la société et de l’injustice sociale. Sans famille et sans soutien, Samy n’a d’autre ressources que la force de ses mollets qu’il utilise pour livrer des pizzas. « J’ai pas papa et maman qui me payent la fac » réplique-t-il à un étudiant condescendant. Mais le thème est trop peu prégnant pour qu’il apparaisse comme une intention affichée de la part des auteurs. L’unique intention est de faire rire : mission accomplie.

Benjamin BidoletEnvoyer un message au rédacteur

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