SOLITARIUM

Comme son titre l’indique, dans "Solitarium", il sera question de solitude. Plus précisément, d’une étude de ce sentiment intime à travers le parcours de différents protagonistes hauts en couleur. Construit comme une succession de courts métrages, le film invite les différents genres cinématographiques pour conter le destin d’une caissière aux rêves brisés faisant la rencontre forcée d’un voisin aux passe-temps orignaux, d’un chômeur mis à mal par un entretien d’embauche aux procédés atypiques, d’un ermite reclus de la société, d’un enfant avec comme seule compagnie un ami imaginaire, et enfin d’un psychanalyste aux pratiques déconcertantes. Entre la comédie et le drame, le réalisme et l’onirisme, le burlesque et le fantastique, le présent et le passé, le film est une expérience cinématographique unique, difficilement décrivable tant celle-ci ne s’impose aucune limite.

Malheureusement, si le métrage déborde d’un désir de cinéma, le résultat n’est pas toujours à la hauteur des promesses, la faute à des moyens financiers très limités et des acteurs au jeu pas toujours égal. Comme souvent dans ce type de productions, les saynètes s’enchaînent sans forcément s’enrichir les unes des autres, donnant naissance à une œuvre protéiforme hétérogène, où chacun pourra prendre du plaisir en fonction de ses affects à certains types de cinéphilies, mais où la durée excessive de l’ensemble donne plus l’impression d’assister plus à un programme de courts qu’à une œuvre complète, avec un propos unifié. Même si certaines thématiques reviennent dans cette autopsie d’un mal-être sociétal, il manque une plume un peu plus aiguisée pour complètement fédérer et éviter l’ennui qui finit par prendre sa place au cœur du récit. Dommage…