SMASHING MACHINE
La survie d’une légende de la lutte libre, entre combats et opioïdes
Synopsis du film
Mark Kerr, sportif venant de Toledo, en Ohio, formé au catch, va devenir à la fin de années 90, une des figures de la lutte libre, mélange de catch, de lutte, de boxe et d’arts martiaux, sport extrême alors encore interdit aux USA. En 1999, il participe aux tournois de l’UFC (Ultimate Fighting Championship) et se rend donc au Japon, laissant sa compagne Dawn Staples derrière lui. Celle-ci débarque alors par surprise, alors que Mark s’entraîne, rajoutant une certaine tension au moment où celui-ci a besoin de se concentrer…
Critique du film SMASHING MACHINE
The Rock, Emily Blunt et même Mark Kerr lui-même, étaient présents au dernier Festival de Venise pour présenter "Smashing Machine", biopic réduit à quelques années de la vie d’un précurseur de la lutte libre, Mar Kerr, à la fin des années 90. Si la sélection du film en compétition visait certainement à réitérer l’exploit de "The Wrestler" de Aronofsky, reparti avec le Lion d’or, puis l’Oscar d’un Mickey Rourke renaissant, le film aura eu moins de chance, mais aura tout de même valu à Benny Safdie (ici en solo) un Prix de la mise en scène. Le film marquera cependant peut-être un tournant dans la carrière de Dwayne Johnson, revêtant ici un rôle « sérieux », loin des blockbusters et des films d’action. Il prouve en tous cas ici qu’il est autant à l’aise dans les combats que les scènes plus intimes d’affrontement avec sa future épouse.
À la fois film de sport de combat et drame relatant une addiction aux opioïdes, "Smashing Machine" est aussi une œuvre exposant l’aspect fusionnel d’un couple, confronté à la célébrité et aux aspects forcément égoïstes d’une compétition (isolement, concentration…) qui ne se partage finalement pas. Présenté dans le scénario comme étant d’abord une manière comme une autre de gagner sa vie, ce sport extrême sera représenté comme dangereux, entraînant l’usage d’anti-douleurs, mais aussi comme addictif en soi. Benny Safdie réussit à saisir les nombreux entraînements et combats, en les filmant depuis l’extérieur des cordes, positionnant ainsi le spectateur comme il le serait dans la salle.
Rapidement, l’auteur nous plonge dans la partie la plus intéressante du récit, certes assez classique dans ses ressorts dramatiques, concernant la relation conflictuelle entre sa compagne Dawn (Emily Blunt, impressionnante dans ses aspects possessifs et intransigeants) et Mark (Dwayne Johnson, imposant et fragile à la fois). L’opposition entre la sensation d’exclusion de l'une et le besoin de concentration de l’autre seront au centre du récit. En arrière plan, les questions de l’amitié entre participants, de la douleur inhérente à ce sport et de la dépendance aux médicaments, apportent un peu plus de profondeur à un ensemble qui rend hommage au sportif comme à l’être humain jusqu’au générique de fin, où l’on découvrira des images du vrai Mark Kerr en 2025. Un efficace biopic sportif, entre affrontements et réconciliations.
Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

