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SILVERTON SIEGE

Un film de Mandla Dube

En 1980, à Pretoria, trois membres d’un mouvement anti-apartheid projettent de saboter un dépôt pétrolier. Mais la mission est avortée et le trio fuit puis se réfugie dans un bâtiment, sans se rendre compte qu’il s’agit d’une banque. Débute alors une prise d’otage improvisée, mais leur objectif ne sera pas un braquage…

Silverton Siege film movie

Sortie le 27 avril 2022 sur Netflix

Ce film sud-africain a au moins un avantage : celui de faire connaître une part méconnue (du moins chez nous) de la lutte contre l’apartheid, à savoir un mouvement de sabotage ayant pour vocation d’affaiblir l’économie monopolisée par l’élite blanche. Si ce long métrage s’inspire de faits réels (une prise d’otage ayant vraiment eu lieu en janvier 1980 à Silverton, un quartier de Pretoria), il n’a toutefois pas vocation à être considéré comme une reconstitution, mais plutôt comme un drame fictif empruntant des éléments historiques pour évoquer les fractures de la société sud-africaine, encore réelles trois décennies après l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela.

"Silverton Siege" commence plutôt bien car il nous met en haleine. En effet, la première scène intrigue : en quelques minutes, on voit des personnages prendre en otage des gens dans une banque tout en clamant que « ce n’est pas un hold-up ». Suit un flashback et il faudra attendre un quart d’heure avant d’entrer à nouveau dans la banque et de redécouvrir la scène sous d’autres angles. Ce début installe une tension et on sympathise rapidement avec ces personnages. On comprend alors que les otages ne sont pas les plus piégés dans l’histoire !

La suite n’est pas catastrophique mais s’avère bien moins enthousiasmante. Optant pour des codes très classiques, ce polar mêle émotions et discours anti-raciste mais il s’éloigne parfois trop du vraisemblable, tout en proposant des personnages ou situations qui tiennent régulièrement du cliché. C’est d’autant plus dommageable que le récit essaie par ailleurs de s’éloigner d’un certain manichéisme : des traitres noirs, une femme blanche anti-raciste, une albinos qui cherche sa place dans cette société dualiste, etc. L’interprétation est correcte dans l’ensemble et participe à maintenir l’intérêt jusqu’au bout, mais le long métrage s’essouffle et ne laisse finalement pas de souvenir impérissable.

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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